Les ingrédients d'un Gdim Izik bis se font de plus en plus pressentir à Laâyoune. A l'origine, un bras de fer entre un groupe proche des séparatistes et les autorités de la ville. Les habitants de Laâyoune suivent avec une attention particulière le bras de fer entre un groupe de personnes proches des séparatistes et les autorités de la ville au sujet d'un campement au sud de Foum El Oued. Les premiers exigent de planter des tentes dans une zone désertique située à trois kilomètres de la plage de la ville alors que les services de la wilaya ne l'entendent pas de cette oreille et refusent catégoriquement de leur accorder l'installation d'un camp. Novembre dernier, au lendemain du démantèlement du camp Gdim Izik, la wilaya de Laâyoune a interdit tout campement dans les zones désertiques : «Les autorités accordent le campement sur la plage de Foum El Oued et pas ailleurs. C'est une zone plus au moins aménagée avec quelques infrastructures élémentaires. Sauf que les habitants de Laâyoune se sont habitués à camper, durant l'été, au sud de Foum El Oued. Il est clair qu'ils ne veulent pas revivre le cauchemar de Gdim Izik», déclare une source locale. Une crainte alimentée par la mobilisation des polisariens de l'intérieur en faveur de ce camp. Cette affaire a commencé fin juin, lorsque des sympathisants du Polisario ont annoncé leurs intention d'organiser un campement baptisé «Aminatou Haidar». «Lundi, un déploiement des forces de l'ordre a empêché un convoi de véhicules 4×4 appartenant aux sympathisants du Polisario qui avait l'intention de forcer l'installation du camp», rapporte une source locale qui n'exclut pas le fait que les polisariens récidivent. Et d'ajouter qu'«il y a tellement d'enjeux politiques qui militent pour la poursuite de ce bras de fer le plus longtemps possible. En ces temps de vaches maigres, cette affaire est du pain béni pour le Polisario».