Les principaux résultats d'une étude sur le marché du luxe au Maroc font ressortir une réticence par rapport au marché national. Parmi les raisons : un choix souvent limité, un accueil décevant et un personnel peu qualifié. Ce n'est pas un hasard si une bonne partie de la clientèle cible du marché du luxe au Maroc fait ses achats à l'étranger. Certes ce marché – quoique limité encore – avait enregistré ces quatre ou cinq dernières années une évolution notable, vu le changement des habitudes de consommation. Toutefois, le niveau de satisfaction demeure toujours faible. C'est, en substance, ce qui ressort des principaux résultats d'une étude sur le marché du luxe au Maroc réalisée par le cabinet «B Marketing» en 2009. L'enquête réalisée auprès d'un échantillon de 222 femmes Casablancaise âgées de 25 à 60 ans dont le revenu mensuel familial est supérieur à 50 000 dirhams et qui ont acheté une marque de luxe au cours des 12 derniers mois, a pour objectif de connaître les comportements et les motivations des chalands ainsi que d'appréhender les facteurs d'influence sur le processus d'achat des marques de luxe. Les interviewés, qui préfèrent le marché étranger au national, justifient leur attitude par le fait que le « choix est souvent limité, l'accueil décevant, le personnel peu qualifié et un service qui n'est pas à la hauteur des attentes ». A catégorie sociale distinguée, traitement distingué ! D'autant plus que la crème de la société marocaine a toujours envie d'être dorlotée. Preuve en est la principale motivation d'un achat dit «de luxe», à en croire les initiateurs de l'étude, est bien la reconnaissance sociale. Opter pour le marché étranger est dû également à la conception et au choix des marques et des produits peu adaptés au goût des Marocains. Les prix pratiqués ne sont pas en reste. La majorité de la population sondée estime que les articles sont moins chers à l'étranger, sans parler d'autres avantages (détaxes, promotions, soldes, cadeaux…). Elle reproche aussi au marché marocain l'absence de système de fidélisation des clients. Sur ce chapitre, l'étude fait ressortir un trait caractéristique de la clientèle nationale, à savoir la saisonnalité d'achat de produits de luxe. S'agissant des types de produit de marques de luxe les plus achetés dernièrement, il s'est avéré que ce sont les sacs, chaussures et accessoires qui avaient la cote, avec 25 %. Suivent respectivement, les montres (22 %), les parfums (18 %) et les bijoux (17%). Fait marquant, près de 53% des interviewées avouent avoir déjà acheté une copie de marque de luxe ou un bijou sans marque. Pour ce qui est de la marque la plus médiatisée, 29 % des interviewées citent Dior, Chanel (15 %), Cartier (11 %), Bugarri (4%), BMW (3 %), Gucci(3%), et Guess (2 %). Par ailleurs, l'étude porte à croire que la perception du luxe, au Maroc, commence à changer de tendance puisqu'elle est fortement imprégnée d'actes et d'attitudes ostentatoires. Car le luxe évoque généralement pour les femmes enquêtées « l'esthétique, la beauté et l'élégance ». A noter enfin que les perspectives de croissance de ce marché sont fort prometteuses. «La clientèle du luxe devient de plus en plus multiple et hétérogène, en pleine évolution quantitative, en forte croissance. Elle est aussi en évolution qualitative : elle est plus jeune, vient de milieux sociaux disparates et est issue de professions diverses ». De quoi satisfaire les patrons des enseignes qui se frottent déjà les mains.