Pendant quatre jours, du 23 au 26 juin, Essaouira a ouvert ses remparts à la quatorzième édition du Festival Gnaouas musiques du monde. Baba Sissoko et Maâlem Kbiber ont fait l'ouverture sur un même groove. Sur un même groove, le maâlem Abdelkebir Kbiber et le malien Baba Sissoko ont ouvert le quatorzième Festival Gnaoua Musiques du monde. Cet évènement très attendu par les Souiris a été inauguré vendredi 24 juin sur la scène Moulay Hassan, le plus grand site du festival. Ce soir-là, juste après la parade traditionnelle des gnaouas, plusieurs officiels dont André Azoulay, conseiller du roi, le ministre de la Culture, Benssalem Himmich, et un de ses prédécesseurs, Mohamed Achaari, étaient de la partie. Installés en devanture de scène, ces personnalités publiques ont écouté sagement les propos de Mohamed El Feraa, le président du conseil municipal d'Essaouira. Ce dernier était déstabilisé, car à peine son discours commencé, une voix le traitant de menteur retentissait au loin sans qu'elle puisse être identifiée. Le maire de la ville a tant bien que mal achevé son speech inaugural en évoquant la restauration du Bastion Bab Marrakech. Mohamed El Ferraa se trompe néanmoins en parlant de ce bastion, il dira Bab Doukkala au lieu de Bab Marrakech. A la surprise de Neila Tazi, la directrice de A3 communication, organisatrice et productrice de cette manifestation, Mohamed El Ferraa dira pour la première fois que le festival est organisé par une société privé et qu'il est financé à cent pour cent par des fonds privés. La joie se lisait sur le visage de la directrice du festival. Une façon de reconnaître le travail des quatorze ans sans aucune aide publique. Mais Neila Tazi a déclaré dans un précédent entretien au Soir échos qu'elle restait confiante et qu'un jour ou l'autre, la ville d'Essaouira et ses autorités s'investiront davantage. Le premier jour du festival, près de 10 000 spectateurs (selon les chiffres officiels des organisateurs) sont venus fêter l'inauguration. Maâlem Kbiber et Baba Sissoko ont séduit. Ils sont venus présenter les fruits d'une résidence artistique de 3 jours. Dans des propos, lors d'une rencontre de L'arbre a palabres à l'alliance franco-marocaine de la ville, le musicien malien spécialiste du tama, un instrument ancestral aux sons illimités, a confié que la fusion s'est réalisée d'une manière tout à fait spontanée : «Ici, j'ai retrouvé une partie de ma famille, nous avons les mêmes racines», témoigne Baba Sissoko. La musique interprété par Baba Sissoko et ses frères est similaire à la musique gnaoua. «C'est le même groove, c'était facile de mixer les deux styles». Maalem Kbiber dira pour sa part que trois jours pour une résidence restent insuffisants.