Les opérations de ratissage des villes par les forces de l'ordre continuent dans le nord-ouest du pays. Des milliers de civils syriens sont contraints de fuir vers la frontière turque et libanaise. Retour sur les évènements de ce week-end. Le ratissage des villes syriennes par les forces de l'ordre se poursuivent. De plus en plus de réfugiés syriens affluent à la frontière turque et libanaise, tentant de fuir les violences. Des familles entières sont accueillies par les équipes du Croissant rouge, qui leur fournissent nourriture, soins mais aussi une aide psychologique. La barre des 10 000 civils dans les camps turcs a été passée cette semaine. Et pour cause, de l'autre côté de la frontière, l'escalade de la violence continue. Depuis samedi matin, les soldats du régime ont étendu leurs opérations dans le Nord ouest du pays. Vendredi, de nouvelles manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes syriennes. A Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie, à Homs et à Douma, des dizaines de milliers de personnes ont assisté aux funérailles des victimes de la répression. Au cours des rassemblements, les forces de l'ordre ont tiré, et entre 15 et 19 personnes ont été tuées, selon des organisations des droits de l'Homme. Une situation préoccupante, estime la communauté internationale. La Grande-Bretagne a demandé samedi à ses ressortissants de quitter la Syrie. La pression des Etats-Unis et de l'Union européenne s'accentue sur le président syrien, Bachar el-Assad, qui a pourtant montré qu'il n'entendait pas réagir aux sanctions et menaces. Dur d'établir un bilan fiable des victimes depuis le début du mouvement de contestation. Le refus du régime syrien de donner à l'ONU et aux médias accès à son territoire empêche de connaître l'ampleur et les responsabilités des violences. De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme avance le chiffre de 1 600 morts, dont plus de 1 300 civils et 300 membres des forces de sécurité tués, depuis le début du mouvement de contestation, le 15 mars dernier. Quelque 10 000 personnes auraient été emprisonnées. Dans une tribune publiée vendredi par le quotidien Ashar Al-Awsat, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, déclare que la « brutalité pourrait permettre de repousser le changement en cours en Syrie mais pas de l'inverser ». Plus possible de croire aujourd'hui aux « prétententions d'être un réformateur » du chef de l'Etat syrien, estime-t-elle. Depuis plusieurs semaines, les Etats-Unis affirment en conséquence leur volonté de sanctionner Damas, envisageant notamment une résolution de l'ONU. Mais deux pays s'opposent à une résolution onusienne contre le régime syrien : la Russie et la Chine. Membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, ils disposent d'un droit de veto bloquant toute adoption de résolutions à l'encontre du dirigeant el-Assad. Hillary Clinton a récemment discuté au téléphone avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, certainement dans l'intention d'évoquer le veto russe. Quant au Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a déclaré que les dirigeants arabes étaient inquiets de la situation en Syrie.