Une querelle entre un chauffeur de taxi et deux policiers, sur une banale affaire de stationnement, a provoqué, lundi, une vive tension dans la ville. Mardi matin, la vie avait repris son cours normal à Al Hoceima et la tension s'est estompée après des heures de protestations des habitants. A l'origine de cette colère, une querelle entre un chauffeur de taxi et deux policiers, sur une banale affaire de stationnement. Le premier policier a proféré des propos racistes contre le chauffeur alors que le second, muni d'un couteau, l'a blessé et deux passants ont subi le même sort. L'incident a mis le feu à la poudrière et il n'en a pas fallu plus pour qu'une foule se forme autour du groupe et se transforme ensuite en manifestation spontanée. Les manifestants ont encerclé le véhicule de la police dans lequel se trouvaient trois éléments de la Sûreté nationale. Les tentatives de leurs camardes en uniforme pour les libérer se sont révélées vaines alors que les protestataires réclamaient avec insistance la présence du procureur du roi. Après des heures de palabres, des médiateurs ont fait comprendre aux manifestants que le mieux était de déposer plainte contre le policier pour « propos racistes » et « blessures », chose désormais faite. Actuellement, le policier en question est en détention provisoire. Vers trois heures du matin mardi, la contestation a sensiblement baissé et les protestataires sont rentrés chez eux. Les conséquences de cette affaire se poursuivront pour un certain temps. Une aubaine pour certaines factions radicales à Al Hoceima. Un incident qui tombe au mauvais moment alors que les conditions du décès de cinq habitants de la ville le 20 février dernier, dont les corps ont été retrouvés calcinés dans une agence bancaire, n'ont pas encore été élucidées. La réconciliation avec le Rif en prend un sérieux coup. L.H.