Les chauffeurs de petits et grands taxis tangérois réagissent contre l'insécurité et les agressions dont a été victime un nombre important d'entre eux. Les chauffeurs de taxis sont en colère. En plus de multiples problèmes dont souffre leur profession, plusieurs chauffeurs de petits taxis ont été victimes ces derniers temps d'agressions. Ils ont ainsi observé, vendredi dernier, un sit-in de deux heures à la place de la Ligue arabe à Tanger. Ce mouvement de protestation a été organisé par le syndicat des chauffeurs de taxis affilié à l'Organisation marocaine des travailleurs unis (OMTU). « Nous avons choisi d'observer ce sit-in de 17 h à 19 h en vue de permettre à un grand nombre des professionnels de ce secteur de participer à ce mouvement de protestation. La dégradation de ce secteur touche aussi bien les propriétaires que les chauffeurs de taxis. Et les chauffeurs de petits taxis sont victimes dernièrement d'un nombre important d'agressions et de vols », souligne le responsable de l'OMTU- Tanger- Tétouan, Ibrahim Hayatt, faisant remarquer que « nous sommes beaucoup plus exposés à ces dangers en travaillant tard la nuit. Nous ne pouvons pas refuser à des clients de les amener dans les quartiers périphériques et éloignés qui enregistrent le plus grand nombre de ce type d'agressions ». Les professionnels de ce secteur protestent contre le développement du transport informel et également de la concurrence déloyale que « nous livrent les taxis et fourgons de transport rural. Nous protestons aussi contre les mauvais agissements de certains agents de circulation envers les chauffeurs de taxis», déplore M. Hayatt. Le secteur de taxi souffre du manque des lieux de stationnement, « alors que les autobus comptent plusieurs terminus et stations. Nous sommes de ce fait très touchés par les encombrements que connaissent les principales artères de la ville notamment sur les places du Koweït, de la Marche verte et la Ligue arabe, les rues de Fès et d'Angleterre ainsi que Kantarat Ben Dibane. Nous souffrons aussi de la mauvaise gestion de la circulation à proximité de la gare routière. C'est pourquoi nous sommes toujours menacés d'être privés de notre permis de conduire », précise M. Hayatt. « Les professionnels de taxis, selon M. Hayatt, dénoncent aussi l'indifférence du maire de la ville concernant le problème de taxation et le manque de lieux de stationnement. Nous appelons les responsables à chercher les moyens pour régler le problème de tarification et des permis de confiance». Et d'ajouter que « les tarifs du soir doivent augmenter, comme c'est le cas pour les autres ville du Royaume, à 50% à partir de 21 h au lieu de 20 h que pratiquent actuellement les chauffeurs de taxis. Les permis de confiance, qui devraient être octroyés à des personnes répondant à des critères bien définis, doivent être délivrés à des gens dans le besoin et non pas à des gens aisées». Notons que ce métier à Tanger est regroupé dans trois organisations syndicales affiliées à l'OMTU, la Confédération démocratique du travail (CDT) ainsi que le syndicat populaire des salariés du transport. « Nous constatons que ce sit-in a été mal organisé bien que nous sommes pour la plupart d'accord sur des points que comporte le communiqué distribué par les organisateurs avant la tenue de ce mouvement de protestation. Nous n'avons pas été invités pour y prendre part et apporter notre contribution dans la préparation du dossier des revendications. Nous sommes appelés à nous unir pour éviter le sort de quelques anciens chauffeurs de taxis qui se trouvent actuellement dans une situation déplorable», révèle le secrétaire général du syndicat populaire des salariés du transport, Rédouane Aloui Belghiti. La plupart des professionnels du secteur des taxis estiment que la mésentente entre ces trois organisations va à l'encontre de la promotion de cette profession. « Ils ne sont jamais mis d'accord sur un seul point. Comme c'était le cas pour la taxe de stationnement dont il avait fait l'objet de plusieurs discussions qui semblaient ne jamais aboutir. Nous avons fini par nous en acquitter après une période de suspension dont ils ont appelé à observer », confie un professionnel de ce secteur.