En 2010, le taux de croissance de l'économie marocaine a enregistré une baisse par rapport l'année précédente. Néanmoins, les exportations de biens et de services s'en sont plutôt bien sortis. Comment s'est comportée l'économie nationale en 2010 et quels secteurs ont le plus contribué à sa croissance ? La réponse est dans la dernière note du Haut commissariat au plan, relative aux comptes nationaux provisoires de 2010. De prime d'abord et comme prévu, le taux de croissance de l'économie nationale l'an dernier a été inférieur à celui de 2009. Selon le rapport du HCP, le taux de croissance de l'économie marocaine a baissé de 3,7 % en 2010 contre 4,8 % en 2009. En mars 2011, le HCP avait prévu cette baisse mais sur une estimation supérieure de 0,5 point. Cette évolution résulte de la diminution de 1,6 % en volume de la valeur ajoutée du secteur agricole (hors pêche) contre une hausse de 30,4 % en 2009. En revanche, la valeur ajoutée des autres secteurs d'activités ont enregistré une augmentation des 4,2 % contre 0,8 % l'année dernière. Dans la même tendance, le volume des impôts nets des subventions affectant les produits a également augmenté de 6,7 % contre 4,6 % en 2009. La croissance a ainsi bénéficié de la reprise des activités non agricoles. Le taux de croissance du PIB (hors agriculture) est passé de 1,2 % en 2009 à 4,5 en 2010. Cette importante croissance est due principalement au rebondissement des exportations de biens et services avec une contribution de 4,7 points. En volume, elle ont augmenté de 16,3 % en 2010 contre une baisse de 14,8 % en 2009. Par ailleurs, les importations ont évolué de 3,3 % en 2010 contre une baisse de 6 % en 2009. Le solde des comptes courants de la balance des paiements par rapport au PIB est passé de – 5,4 % à – 4,3 % en 2010. La consommation des ménages a sa part dans la croissance du PIB, quoiqu'elle soit inférieure à l'année précédente. En effet, les dépenses de consommation finale des ménages ont contribué de 1,2 points en 2010 contre 2,7 points en 2009. Leur évolution en volume a atteint 2,2 % contre 4,6 %. Pour ce qui est de la Formation brute de capital fixe (FBCF), qui a également reculé de 0,7 % contre une hausse de 2,6 % une année plus tôt, elle a contribué de – 0,2 point à la croissance du PIB, contre 0,9 point en 2009. Le taux d'investissement est passé de 30,6 % à 30,7 % en 2010. Même chose pour les prix courants où le PIB a augmenté de 4,3 % contre 6,3 % en 2009, soit une augmentation du niveau général des prix de 0,6 %. Les comptes nationaux établis par le HCP montrent également que le Revenu national brut disponible (RNBD) a atteint 806,9 milliards DH en 2010, soit une progression de 4,4 % contre 3,7 % en 2009. Cette amélioration est le résultat de la hausse des revenus extérieurs nets reçus, qui est à son tour due au rebond des transferts des MRE de 7,8 % en 2010 contre une baisse de 5,4 % en 2009. Le RNBD est affecté dans une proportion de 70,8 % aux dépenses de consommation finale en 2010, le taux d'épargne a été ainsi de 29,2 % contre 28,6 % en 2009, soit une augmentation de 0,6 point. Finalement, les opérations économiques avec l'extérieur se sont soldées par un besoin de financement de la nation de 33,2 milliards de DH en 2010 contre 39,9 milliards de dirhams en 2009, l'amélioration est de 1,1 point du PIB. Ilham Mountaj