Dernière ligne droite pour le projet de Constitution. En attendant de rendre public le document, le conseiller du roi enchaîne les réunions. Mohamed Moâtassime, conseiller du roi, s'est entretenu jeudi au Palais royal de Rabat, avec tous les membres du mécanisme du suivi du projet de la réforme de la Constitution. Une réunion qui s'apparente à une session de rattrapage ouverte aux partis et syndicats écartés de la rencontre de lundi, consacrée exclusivement à la majorité. Sous couvert d'anonymat, une source présente jeudi au Palais a déclaré au Soir échos que « la réunion avec Moâtassime a duré environ deux heures, durant lesquelles le conseiller du roi a tenu à préciser que le projet de Constitution, qui fera l'objet d'un referendum, est, selon ses propres termes, «avancé»». Et pour cause, il est le fruit du discours royal du 9 mars, des propositions des partis, des syndicats et de la société civile, ainsi que des contributions des membres de la Commission présidée par Abdellatif Mennouni. «Dans l'ensemble, les discussions ont porté sur l'état d'avancement du projet sur la Constitution», poursuit la même source. Contrairement aux informations publiées par une certaine presse, «Mohamed Moâtassime, conseiller du roi, n'a nullement présenté, au cours de cette rencontre, les grands axes de la future Constitution», affirme notre interlocuteur. De même qu'«au cours de ces deux heures de discussions, il n'a pas mentionné que le projet de Constitution avait dépassé le seuil du discours du 9 mars». Cette assertion arrive juste après la réunion de lundi dernier entre Moâtassime et les partis de la majorité. En revanche, la même source assure que « cette semaine (ni la date, ni le lieu n'ont encore été fixés, ndlr) verra la tenue d'une autre réunion de l'ensemble des membres du mécanisme du suivi, pour se mettre d'accord sur la méthodologie de travail», précise encore notre source. Semaine décisive pour le projet de la nouvelle Constitution, au cours de laquelle le document sera logiquement remis à l'ensemble des membres du mécanisme du suivi. Ces derniers auront quelques jours pour y apporter des modifications. C'est cette phase qui fera l'objet de discussions, cette semaine même, sur la « méthodologie de travail», selon les propos du conseiller Mohamed Moâtassime, qui n'a pas précisé ses déclinaisons. La réunion avec le conseiller du roi a permis également aux participants d'aborder, en aparté, les sujets d'actualité, tels le Mouvement du 20 février et la situation politique dans le royaume et dans le monde arabe. A notre question de savoir si le recours à la matraque pour disperser les dernières marches dans plusieurs villes avait été soulevé, notre interlocuteur a répondu par la négative. Au cours de notre discussion avec notre source – un chef de parti -, nous lui avons demandé si les partis écartés de la réunion de lundi dernier avaient interpellé le conseiller du roi sur cet « oubli » ; à quoi il nous a répondu par un « non » évasif. Quelques secondes plus tard, il ajoutait : «Si la rencontre du 30 mai répondait à un agenda autre que le projet de la réforme de la Constitution, alors ça ne nous regarde pas !». La semaine dernière, le Soir échos avait recueilli les réactions de certains chefs de partis pour le moins indignés pour leur exclusion de la réunion de lundi dernier entre Mohamed Moâtassime et les formations de la majorité.