Depuis le lancement des plans solaire et éolien, un travail important a été réalisé pour réussir la stratégie énergétique nationale, pour la période 2020-2030. Entre flambée des prix du pétrole, l'explosion de la facture énergétique, qui a atteint 68 MMDH en 2010 et les changements climatiques, le Maroc a fait le l'énergie verte son cheval de bataille. Pour réduire sa dépendance énergétique et faire face à l'augmentation de sa consommation dans les années avenir, le royaume s'est lancé dans une stratégie de développement des ressources nationales en énergies renouvelables, à savoir l'éolien et le solaire. L'objectif étant de porter leur contribution dans la consommation en énergie primaire à 12 % en 2020 et 20 % en 2030. Ainsi, en novembre 2009 et juin 2010, deux projets d'énergies renouvelables intégrés ont été lancés : les plans solaire et éolien de 2 000 MW chacun, à réaliser à l'horizon 2020. La stratégie nationale pour la promotion de l'efficacité énergétique est également un axe principal dans l'économie d'énergie et la réduction de la facture énergétique. Ces investissements s'élèvent à 19 milliards de dollars, dont 9 milliards pour le programme solaire et 6 pour le programme éolien et le charbon. L'une des premières avancées pour ce programme est la promulgation en 2009 de la loi 13-09 sur les énergies renouvelables. La loi ouvre la production d'électricité d'origine renouvelable à la concurrence et donne aux producteurs l'accès au réseau électrique national. Il y a également la création, en 2010, de l'Agence pour le développement des énergies renouvelables et efficacité énergétiques (ADEREE) et de la Moroccan agency for solar energy (MASEN). L'ADEREE, dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière se substitue au Centre de développement des énergies renouvelables. Elle a pour mission de contribuer à la mise en œuvre de la politique gouvernementale dans le secteur des énergies, à travers l'élaboration de programmes de développement. Cependant, l'agence pour l'énergie solaire est chargée d'assurer le pilotage et la conduite du projet marocain de l'énergie solaire, de la conception, aux études, aux choix des opérateurs, au suivi de la réalisation et la gestion, outre l'orientation et la coordination de l'ensemble des activités y afférant. Deuxième avancée, dans le cadre du plan solaire marocain (PSM), le pays a lancé un appel à manifestation d'intérêt, relatif à la réalisation de la première phase de 125 MW de la Centrale solaire de Ouarzazate. L'appel a suscité l'intérêt de vingt entreprises dont quatre consortiums ont été présélectionnés. L'appel d'offres qui devrait être annoncé fin 2010, n'a pas encore vu le jour. Le projet de la Centrale de Ouarzazate est d'une capacité de 500 MW, pour un coût estimé à 70 MMDH. Le PSM, qui s'étendra sur 10 000 hectares pour produire environ 2 000 MW d'énergie solaire, prévoit également la réalisation de quatre autres sites d'ici 2020 ,à savoir Aïn Béni Mathar, Foum El Oued, Boujdour et Sebkhat Tah. Côté éolien, 2010 a vu la réalisation du parc éolien de Tanger I (Dhar Saâdane) pour un coût global de 2,75 MMDH. C'est le plus grand d'Afrique et il contribuera à 2,5 % de la demande nationale en énergie. D'une capacité totale de 140 MW, le projet porte la contribution de l'éolien à la puissance installée du parc national de production à environ 250 MW. Le parc dispose d'une productibilité moyenne annuelle de 526,5 GWH, entièrement exploités par l'ONE. A ce titre, signalons que la production de l'énergie éolienne est plus en avance par rapport à l'énergie solaire. Quinze sites sont actuellement installés à travers le pays, avec une capacité de production de 286 MW en 2010 contre 125 MW en 2007. Sur le plan efficacité énergétique, un « code d'efficacité énergétique dans le bâtiment » (CEEB) devrait apparaître cette année, ainsi qu'un projet pour subventionner le surcoût lié à l'économie d'énergie pour les projets qui seront soumis d'ici fin juin. Ainsi, tout nouveau bâtiment doit intégrer, aujourd'hui, l'aspect économie d'énergie. Le secteur du bâtiment représente à lui seul 36 % de la consommation énergétique finale. Dans l'industrie, 60 audits énergétiques ont été initiés. Une deuxième étape portera sur le suivi des entreprises auditées dans la réalisation des investissements qui leurs été recommandés. Enfin, concernant les transports, des actions liées à l'éco-conduite sont prévues par l'ADEREE, pour les flottes captives à une fiscalité attractive pour les véhicules les plus modérés en terme de consommation d'énergie. Grâce à cette énergie renouvelable, le Maroc va faire des économies de pétrole, et par conséquent réduire sa dépendance énergétique à l'égard d'autres pays. Il limitera également ses émissions de gaz à effet de serre. A l'achèvement de ces programmes, 40 % de la capacité de production électrique installée au Maroc sera d'origine verte d'ici 2020.