Apparu sur la scène musicale des années 70, Papa Wemba, la star congolaise porteuse de messages forts à travers ses textes, a été l'étoile de Mawazine le 24 mai. Après Safy Boutella, Salif Keita, The mahotella queens, Femi Kuti, Jolof Art Tony Lumière, ce fut au tour de Papa Wemba, méga star du continent noir, d'enflammer la scène Bouregreg du festival Mawazine. Artiste qui défraie la chronique lisse des anciens griots dans la pure tradition africaine, Papa Wemba aime le chic, le choc et le freeky tonight. Père fondateur de la rumba dite zaïroise, il s'impose définitivement comme l'une des plus célèbres personnalités du paysage musical d'Afrique centrale. Il explose les bacs et sa voix déferle sur les ondes des années 80 à coups de nombreux tubes: «Matebu», «Mea culpa», « Signorina » rythment les nuits endiablées de la jeunesse de l'époque. Ce sont surtout ses apparitions scéniques, mémorables spectacles, qui marquent ses différents passages sur le vieux continent quand, dans le même temps, l'Afrique centrale connaît le moindre refrain de son répertoire. En 1995, c'est Peter Gabriel qui produit l'une de ses galettes, intitulée « Emotion ». En lion indomptable, il continue à faire parler de lui en 2010, quitte à s'attirer les inimitiés et les foudres de certains lors de la sortie de son nouvel album, « Notre Père », qui atteint les cieux de son mont Everest. L'artiste parvient en effet à le diffuser en République Démocratique du Congo et à contourner la censure. Ultime signe de contre-pouvoir… Fouzia Marouf