Une journée de grève générale a été lancée hier, défiant la répression du régime. De nombreuses villes syriennes ont répondu à l'appel, à l'exception de Damas et Alep. Une journée de grève générale a été lancée hier, défiant la répression du régime. De nombreuses villes syriennes ont répondu à l'appel, à l'exception de Damas et Alep. Des milliers de personnes ont répondu à l'appel à la grève générale, lancée par l'opposition syrienne. Le mouvement ne faiblit pas, défiant une nouvelle fois le régime répressif de Bachar el-Assad. « Mercredi sera une journée de grève générale en Syrie », affirmait sur sa page le groupe Facebook, The Syrian Revolution 2011. Dans plusieurs villes, dont Deraa, bastion de la contestation, ou encore Banias et Hama, pas d'école, ni de commerces ou de transports en ce jour de mobilisation. Deux villes n'ont toutefois pas répondu à l'appel : la capitale,Damas, et la deuxième ville du pays, Alep, selon RFI. Depuis le début de la contestation, le bilan des victimes et disparus s'alourdit de jour en jour, reflétant la répression ferme du régime. Selon les ONG, plus de 800 personnes auraient trouvé la mort et plus de 8 000 autres auraient été arrêtées. Tandis que le peuple syrien défie le régime au péril de sa vie, la communauté internationale accentue la pression sur Bachar el-Assad. Par la voix d'Hillary Clinton, les Etats-Unis ont annoncé des « mesures supplémentaires » dans les « jours à venir ». La chef de la diplomatie américaine a également pointé du doigt Damas, l'accusant d'avoir « adopté les pires tactiques de son allié iranien ». Du côté européen, même son de cloche. La situation est « extrêmement alarmante », a estimé Catherine Ashton, la représentante diplomatique de l'UE. L'Union européenne envisage en conséquence de nouvelles sanctions, plus fermes. Disparue depuis trois semaines, Dorothy Parvez a été libérée. C'est un communiqué de la chaîne qatarie pour laquelle elle travaillait, publié hier, qui a annoncé son arrivée à Doha « en bonne santé ». Dorothy Parvez avait disparu alors qu'elle essayait d'entrer en Syrie pour couvrir les manifestations. Selon la version de Damas, la journaliste aurait « tenté d'entrer illégalement » le 29 avril, avec un « passeport arrivé à expiration et une fausse déclaration quant à l'objectif du voyage ». La Syrie n'avait pas hésité à cette occasion à adresser de vives critiques à l'égard d'Al Jazeera, estimant « troublant » le fait que son employeur ait permis une telle « activité illégale ».La journaliste américano-canado-iranienne, serait arrivée au Qatar « en provenance d'Iran ». Un curieux itinéraire qui demande des éclaircissements. Le 11 mai déjà, l'ambassade de Syrie, à Washington, avait affirmé son transfert en Iran le 1er mai, « extradée, en accord avec la loi internationale, dans le pays ayant délivré le passeport ». De façon plus globale, la disparition de Dorothy Parvez illustre la censure des médias étrangers par le régime de Bachar El Assad, empêchant les journalistes d'entrer sur le territoire syrien. Les premières sanctions imposées ont concerné le gel des avoirs, un embargo sur les armes et l'interdiction de visas d'entrée pour treize responsables du régime, dont des proches du président. Des discussions se déroulent actuellement à Bruxelles, pour déterminer le contenu des nouvelles mesures. Lundi prochain, la décision devrait tomber et le président el-Assad devrait être directement touché, selon des sources diplomatiques. Dans les couloirs, une intervention internationale reste évoquée, comme ce fut décidé en Libye. Quelques propos de dirigeants laissent deviner cette éventualité. « Il est extrêmement urgent que le gouvernement syrien agisse », a déclaré Catherine Ashton, indiquant qu'en cas de statu quo, la communauté internationale envisageait « toutes les options ». Le ministre des affaires étrangères français Alain Juppé, a affirmé que l'Onu s'intéressait de près au sujet, avec une volonté de plus en plus unanime de condamner la répression. Toutefois, comme pour la Libye, certains pays menacent d'opposer leur veto si un texte est présenté en ce sens. Céline GIRARD