La présidente de l'Association Ibn Al Baytar et de Slow Food Maroc, vient de recevoir trois prix en Italie, en reconnaissance à ses travaux ayant contribué à l'intégration de la femme et à la préservation de l'environnement. La présidente de l'Association Ibn Al Baytar et de Slow Food Maroc, vient de recevoir trois prix en Italie, en reconnaissance à ses travaux ayant contribué à l'intégration de la femme et à la préservation de l'environnement. L'année 2011 lui porte chance. Zoubida Charrouf, qui préside aux destinées de Slow Food Maroc, rentre à peine d'Italie avec dans sa valise trois prix. «J'ai été très agréablement surprise. En fait, au début, j'ai été invitée à Salerno pour recevoir le prix spécial VivereIn 2011, pour « la chimie, la conservation de la nature et l'émancipation des femmes ». Une fois sur place, on m'a annoncé que deux autres prix me seraient également remis. Je n'en revenais pas ! » s'exclame-t-elle ravie. Enseignante-chercheur au département de chimie de la Faculté des sciences de Rabat (Université Mohammed V-Agdal), Zoubida Charrouf s'est rendue célèbre par sa passion pour l'arganier et l'huile d'argan, dont elle a fait l'objet d'un combat personnel et professionnel. A la tête de l'association Ibn Al Baytar, elle a réussi, aux côtés de son mari, Mohamed Chafchaouni, à organiser des coopératives plus solides et mieux encadrées. Objectif: promouvoir l'huile d'argan, améliorer les conditions de vie des femmes et les impliquer dans la protection de cette ressource naturelle, dont seul le Maroc détient le secret. Un combat qui a valu à cette militante, en 2005 déjà, un premier prix décerné par la Fondation Mohammed V. « Ce premier prix m'a énormément marquée et motivée dans mon parcours », souligne-t-elle. Ensuite, en octobre dernier, elle obtient le deuxième prix du troisième Grand prix pour l'invention et la recherche en science et technologie, du ministère de l'enseignement supérieur et l'Académie Hassan II des sciences et techniques. En Italie, elle a été l'unique marocaine à recevoir, le 7 mai dernier, le prix spécial VivereIn, après avoir été élue par le Comité scientifique du Salon international du bien-être. « Lorsqu'on m'a remis le prix, j'ai insisté sur l'importance qu'il revêt non seulement pour moi, mais pour toutes les femmes marocaines, surtout dans le contexte actuel des réformes lancées par le souverain. Le statut de la femme marocaine a évolué ces dernières années, grâce, entre autres, au nouveau code de la famille. Aujourd'hui, les réformes lui promettent d'aller encore plus de l'avant », estime-t-elle. La scientifique a honoré la femme marocaine et le Maroc. Son deuxième prix lui a été remis par la Société italienne de chimie qui, célébrant l'année internationale de Chimie décrétée par les Nations Unies, lui a rendu hommage. Zoubida Charrouf a mis la chimie au service du développement, en permettant la création de projets sociaux. Quant au troisième prix, il lui a été décerné le 9 mai à Caserta, à l'occasion de la commémoration des 150 ans de l'unification d'Italie. La Federazione italiana donne arti professioni affari (Fidapa), lui a remis cette distinction pour récompenser la femme africaine engagée pour le bien-être des autres et la protection de l'environnement à travers la préservation de l'arganier. Pour la Fidapa, Zoubida Charrouf, à l'instar de toutes les femmes d'Afrique, représente « un réel modèle de référence, le moteur silencieux du changement dans ce continent ». La fédération italienne, qui réunit plusieurs ONG, lance même une pétition pour que le prix Nobel de la paix 2011 soit décerné à une femme africaine. « Ces prix sont une reconnaissance dont la valeur est inestimable à mes yeux», déclare émue, Zoubida Charrouf. Et comme 2011 reste un porte-bonheur pour cette scientifique, elle vient d'être prévenue qu'elle était l'heureuse élue d'un autre prix, celui de la Banque islamique pour le développement. Il lui sera décerné le 30 juin à Jeddah. « C'est le président de l'Université Mohammed V-Agdal qui a proposé ma candidature à ce prix, qui encourage l'intégration de la femme dans le développement et récompense les travaux scientifiques de valorisation de l'huile d'argan et de lutte contre la désertification », indique-t-elle, heureuse. Laissons la goûter au fruit de son militantisme, elle l'a bien mérité.