Le samedi 25 septembre à Rabat s'est constitué le Slow Food Maroc. Entre autres objectifs : mettre en place des conviviums dans l'ensemble des régions. Actuellement, 150 Marocains seulement adhèrent au mouvement. Samedi 25 septembre, bouillonnement au Centre culturel de l'Agdal à Rabat. Dans l'après-midi, une soixantaine de personnes s'est donné rendez-vous pour une assemblée générale constitutive. A l'ordre du jour : création du Slow Food Maroc. Née d'une révolte contre le fast-food et la «fast life», l'association internationale Slow Food se propose de ressusciter les traditions gastronomiques et de les faire découvrir aux consommateurs de toutes les nations. Une philosophie de vie plus qu'un objectif, c'est ce qu'aspire à transmettre ce mouvement au monde entier. Le Maroc, où le réveil bio commence à faire des échos, ne pouvait résister à l'appel des escargots (symbole du Slow Food) venus d'Italie. «Cette association a beaucoup apporté au Maroc. Elle a focalisé son intérêt, au départ, sur la promotion de l'huile d'argan, le safran de Taliouine et les dattes du Souss-Massa-Drâa, à travers la formation et l'échange d'expertises au profit des coopératives marocaines», affirme le Pr. Zoubida Charrouf, enseignant-chercheur au département de chimie à la faculté des sciences de Rabat. C'est elle qui a été élue à la tête du Slow Food Maroc. Présidente également de l'association Ibn Al Baytar, qui a contribué de très près à la protection des produits du terroir à commencer par l'argan, la Pr. Zoubida Charrouf trace, à présent, les lignes du Slow Food Maroc. «Nous devons, d'abord, nous structurer pour assurer, ensuite, le bon fonctionnement de nos actions. Pour cela, Slow Food International mettra à notre disposition des collaborateurs permanents, car nous sommes un groupe de bénévoles dont les activités ne permettent pas toujours de gérer l'ensemble de nos objectifs», confie-t-elle. Et ces objectifs auxquels aspire le Slow Food Maroc sont, en effet, nombreux et divers. En plus de continuer les activités en cours, dont les ateliers du goût, il est prévu, à court terme, de créer des conviviums (cercle local du mouvement) dans tout le Maroc. «Nous voudrions en créer 10 par an et dans toutes les régions. Chaque convivium sera axé sur un produit du terroir pour le faire connaître et le développer», souhaite la présidente. Au convivium les terroirs du Bouregreg existant s'ajouteront donc une vingtaine d'autres dans les deux prochaines années. Les produits les moins connus auront leur chance de sortir de l'anonymat. Entre autres aliments auxquels s'intéresse Slow Food Maroc : le cumin du sud, le sel et les figues de Ouazzane. «Nous comptons mettre en place des catalogues de recettes réunissant les produits du terroir pour chaque région. Nous commencerons par Rabat avant de généraliser ce projet », indique le Pr. Zoubida Charrouf. Des ambitions, Slow Food Maroc en nourrit plus d'une. Elles feront toutes l'objet de projets qu'il faudra soumettre à l'ONG mère en Italie pour un éventuel financement. «Le fondateur du mouvement international, Carlo Petrini, sera bientôt au Maroc pour rendre visite au Slow Food national et prendre connaissance des actions prévues. Il devra aussi préparer le Conseil d'administration de Slow Food International prévu au mois de juin 2011 au Maroc», annonce la présidente. Et de préciser que le choix du Maroc pour abriter l'événement n'est pas le fruit du hasard: «Notre pays représente une sorte de locomotive de ce mouvement dans le continent africain». Aux yeux du Pr. Zoubida Charrouf, les Marocains sont de plus en plus séduits par le mouvement Slow Food, même s'ils ne sont pas très nombreux à y adhérer, pour le moment. «150 Marocains adhèrent, actuellement, au Slow Food. Nous aimerions atteindre les 3.000 dans les deux années à venir afin d'être représentés au Conseil d'administration du Slow Food International», espère-t-elle. Il faudra donc convaincre les Marocains et pour cela, le Slow Food Maroc promet de ne ménager aucun effort. «Autour de nous, nous constatons de plus en plus de motivation. Avec, entre autres, le Plan Maroc Vert, le contexte est très favorable pour le développement du bio au point de vue national», estime-t-elle, soulignant la volonté du Slow Food Maroc de voir pousser dans nos écoles des cantines Slow. «Carlo Petrini aspire à créer 1.000 jardins potagers dans les écoles de toute l'Afrique. Le Maroc est, bien entendu, concerné. Nous souhaiterions vivement que nos écoles soient dotées de cantines bio à l'instar de la France. Mais le manque de moyens, ici, ne nous permet pas de nous fixer un tel objectif», regrette le Pr. Zoubida Charrouf. Des bras et de gros budgets, c'est ce dont a besoin le Slow Food Maroc pour réaliser tous ses vœux. Pas question de mettre la charrette devant le bœufs, Slow Food Maroc adopte une démarche scientifique doublée de meilleures volontés. Adhésion Devenez Slow foodien Slow Food est une association formée d'adhérents et son impact serait beaucoup moindre sans des gens comme vous qui soutenez et promouvez notre travail pour redonner de la dignité au plaisir alimentaire, éduquer les consommateurs, défendre la biodiversité, former des communautés de la nourriture et créer un système qui rende la nourriture bonne, propre et juste accessible à tous. En adhérant à Slow Food, vous devenez membre d'un convivium, le cercle local du mouvement et une communauté de producteurs, d'artisans, de coproducteurs, d'enseignants… Créer un convivium, c'est donc une manière de partager la philosophie de Slow Food au point de vue local par la promotion du plaisir et de la qualité dans la vie de tous les jours. Chaque convivium est unique comme les gens, la culture et les traditions alimentaires de la région où il se situe. Ce que tous ces gens ont en commun est le désir d'introduire Slow Food dans leur communauté par la participation des producteurs locaux, les projets, les événements et les collaborations, la création de jardins scolaires et de programmes éducatifs, l'organisation de séminaires, conférences, ateliers et le partage avec d'autres personnes de la joie et du plaisir que la nourriture nous procure. Si vous voulez adhérer au Slow Food Maroc, contactez l'association Ibn Al Baytar au 05 37 77 53 80.