Les Conseillers en orientation et planification de l'Education nationale ne jettent pas l'éponge. Ils décident de relancer leur mouvement de protestation avec grève et sit-in au programme. La colère des cadres de l'orientation et de la planification de l'Education nationale est à son comble. Ces fonctionnaires du département de Ahmed Akhchichine attendent en vain depuis six ans l'amélioration de leur situation financière et professionnelle. Face à l'insatisfaction de leurs revendications jugées « légitimes », ils reviennent à la charge. Ils entament de nouveau un mouvement de protestation. Une grève nationale est prévue les 3, 4 et 5 mai. L'appel au débrayage a été lancé par les trois centrales syndicales, l'UMT (Union marocaine du travail), la CDT (Confédération démocratique du travail) et l'UNTM (Union nationale du travail au Maroc). Ces débrayages seront accompagnés de sit-in et manifestations de protestation les 4 et 5 mai devant le ministère de tutelle, le Parlement et le ministère de la modernisation des secteurs publics. Dans un communiqué commun, les trois syndicats revendiquent l'amélioration de la situation financière des cadres de l'orientation et de la planification. Les grévistes exigent notamment l'augmentation des indemnités de mission. Ancienneté Les protestataires réclament également la promotion professionnelle systématique au grade d'inspecteur après 10 ans d'ancienneté. « Avant 2003, Les Conseillers en orientation et planification accédaient au grade d'inspecteur après dix ans d'ancienneté et passaient ainsi à l'échelle 11. Un décret de 2003 a institué la condition d'une formation de deux ans pour accéder au corps des inspecteurs de l'éducation nationale. Même si les conseillers changent d'échelle ils n'ont pas droit à cette promotion. Nous voulons revenir à l'ancienne réglementation de 1985 », souligne l'un des grévistes, qui dénoncent les conditions d'accès à cette formation jugées « draconiennes ». «Pour accéder à cette formation, le conseiller doit avoir quatre ans d'ancienneté et réussir le concours d'accès. Le cursus est d'une durée de deux ans sanctionnée par un examen final et la soutenance d'un mémoire ». L'arme du boycott En outre, les grévistes réclament pour les cadres ayant un master ou un doctorat, le droit d'accès automatique à l'échelle 11 et au grade d'administrateur ou d'inspecteur. Autre doléance, les cadres de l'orientation et de la planification revendiquent l'équivalence de leurs diplômes avec les diplômes universitaires (Master et Licence). L'UMT, la CDT et l'UNTM ne comptent pas en rester là. Si leurs revendications ne sont pas satisfaites, ils menacent de durcir le ton en brandissant l'arme du boycott. Dans leur communiqué, ils menacent de ne plus participer aux projets du plan d'urgence de l'éducation nationale, sur lequel table le ministère pour réussir la réforme, de boycotter les conseils d'orientation au niveau des établissements scolaires, l'opération de recensement des élèves qui vont passer les examens en fin d'année… ils menacent également d'interrompre le processus d'élaboration de la carte scolaire en cours.