Dans un orphelinat à Fès, les enfants sont maltraités, victimes de châtiments de tout genre. L'association «Touche pas à mes enfants» qui a dévoilé l'affaire porte plainte. Tout a commencé par une vidéo sur YouTube. Des enfants de 11 à 14 ans y confient leur cauchemar, celui de leur quotidien dans un orphelinat de Fès devenu un véritable enfer. Les témoignages n'ont laissé aucun internaute insensible à l'horreur de ces orphelins que le destin n'a pas gâtés. « Nous avons réagi, car nous avions le devoir de le faire », déclare la présidente fondatrice de l'association « Touche pas à mes enfants », Najia Adib. « Nous sommes allés à la rencontre des pensionnaires de l'orphelinat pour recueillir un maximum de témoignages au moyen d'une caméra. Les quelques orphelins, que nous avons réussi à voir, souffrent le martyre, ils vivent dans des conditions inhumaines et sont victimes de châtiments corporels et psychologiques tous les jours », s'indigne Najia Adib qui a publié un communiqué et mis en ligne l'ensemble des vidéos tournées sur place par son association sur Facebook, YouTube et le portail oujdaziri.com. La justice saisie Un véritable scandale se profile donc à l'horizon. «Nous avons tenté de rencontrer le directeur de ce centre mais il a refusé de nous parler et nous a même interdit l'accès à l'établissement. Les enfants qui ont eu le courage de briser le silence ont été punis, mais nous ne les abandonnerons jamais !», promet la présidente de l'association. Et pour tenir sa promesse, «Touche pas à mes enfants», engage des poursuites judiciaires contre les gestionnaires de l'établissement à commencer par le directeur accusé directement par les différents témoins. « Nous déposerons une plainte auprès du procureur du Roi à Fès dans le courant de cette semaine pour revendiquer l'ouverture d'une enquête transparente sur cet orphelinat », assure Najia Adib. Et de préciser que son association, qui se constitue partie civile dans cette affaire, demande à la justice de prendre les mesures nécessaires afin de sanctionner sévèrement les responsables. « Pour nous, ce genre de centre doit obéir à des contrôles réguliers. Il faut absolument qu'il y ait des inspections inopinées et des contrôles financiers, car souvent les budgets octroyés à ces orphelinats sont détournés par des responsables irresponsables », fait remarquer la présidente avant d'ajouter que le directeur a pris la fuite par peur d'affronter la justice. « Nous avons tenté de rencontrer le directeur de ce centre de bienfaisance, mais il a refusé de nous parler et nous a même interdit l'accès à l'établissement ». Najia Adib Des dons détournés Pour le moment, «Touche pas à mes enfants», collecte un maximum de preuves avec des témoignages et des photos montrant les traces de tortures qui ont laissé des séquelles sur les enfants. Des séquelles que l'on aperçoit nettement sur certaines vidéos. «J'ai été terrifiée par ce que j'ai vu. Ces enfants privés de l'affection de leurs parents, sont également privés d'une vie digne. Le Maroc ne peut pas prétendre à la réforme si ces orphelinats continuent à servir de prisons. Comment voulez-vous que ces enfants soient les hommes de demain ?», s'interroge la militante au franc-parler. Les pensionnaires affirment qu'ils subissent des maltraitances quotidiennes, qu'ils sont affamés et contraints de travailler pour pouvoir s'habiller, qu'ils dorment à même le sol. « Ils nous ont aussi confessé que les dons que leur envoyaient des bienfaiteurs n'arrivaient jamais jusqu'à eux mais étaient revendus. Ils ont cité, à titre d'exemple, un don énorme de couvertures de grande qualité offertes par une bienfaitrice qu'ils ont simplement aperçues avant sa disparition », relate, amère, Najia Adib. Toujours selon les propos recueillis par la présidente de «Touche pas à mes enfants», les pensionnaires se retrouvaient rapidement dans l'asile des personnes âgées aliénées dès qu'ils violaient une des « règles du directeur ». «Il est temps que cela s'arrête, que ces enfants aient enfin le droit de vivre comme les autres», s'insurge la militante. Une affaire de plus qui fera encore parler d'elle dans les jours à venir… La santé et l'éducation d'abord ! A chacun des cinq domaines prioritaires ont été appliquées des interventions spécifiques à opérer. Comme souvent, les mauvais élèves, dont on doit rehausser le niveau, se nomment « éducation » et « santé ». Dans le cas de l'éducation, il s'agira de « consolider la généralisation de l'éducation de base, d'améliorer la qualité des apprentissages, ainsi que la gouvernance du système d'éducation et de formation ». C'est ainsi qu'en 2009-2010, 193 000 enfants âgés de 6 à 11 ans dont 115.000 filles, soit 60 %, se retrouvent hors du système scolaire. Dans le milieu rural, il s'agit de plus de 125 000 enfants dont plus de 82 000 filles, soit 65,6 %, d'abandon scolaire. En matière de santé, l'accent sera mis sur la prévention plutôt que la guérison. En somme, agir en amont est le meilleur des remèdes ! Le plan cadre évoque, dans ce sens, « un accès universel des populations, exposées ou vulnérables au VIH/sida, à des services de prévention » et « la mise en place d'une stratégie nationale de nutrition ».