Le site internet Mediapart a diffusé la semaine dernière, le verbatim de la réunion du 8 novembre 2010, au cours de laquelle a été évoquée la mise en place de quotas discriminatoires au sein de la Fédération Française de Football (FFF). Le sujet de la discussion, qui pose un gros problème au sélectionneur, concerne les jeunes à double-nationalité, qui sont formés en France et choisissent ensuite de défendre les couleurs de leur pays d'origine : «quand les gens portent les maillots de l'équipe nationale dès 16, 17, 18, 19, 20 ans et Espoirs, et qu'après ils vont jouer dans des équipes nord-africaines ou africaines, ça me dérange énormément», avait déclaré Laurent Blanc, le sélectionneur tricolore, avant d'ajouter : «on ne veut pas éliminer les étrangers, pas du tout, mais faire en sorte que les pôles Espoirs ou les pôles de la DTN les testent sur des critères mieux définis, pour pouvoir attirer d'autres personnes, parce que si on a toujours les mêmes critères, il y aura toujours les mêmes personnes (…) Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds et puissants ? Les blacks. Et c'est comme ça. C'est un fait actuel». Serait-ce le retour de boomerang de la victoire de la génération Black-Blanc-Beur de 1998 ? Pourtant, Laurent Blanc faisait partie de cette épopée magnifique… Dans un contexte de débat sur l'identité nationale et la laïcité, à un an des échéances présidentielles, cette énième mauvaise publicité pour l'équipe de France, pourtant en nette amélioration dans le jeu depuis le naufrage sud-africain, ravive l'étincelle de problèmes internes que tente de résoudre Laurent Blanc, dont certains réclament déjà la démission. Mais le but d'une sélection n'est-il pas de réunir les meilleurs afin d'aligner l'équipe la plus performante ? Dans ce cas, l'origine ou la couleur de la peau n'ont pas lieu d'intervenir dans la décision. m.a.