Le risque nucléaire se renforce. Au centre des préoccupations se trouvent la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, avec ses trois réacteurs en difficulté, mais aussi la centrale d'Onagawa, où l'AIEA a déclaré l'état d'urgence, et celle de Tokai, située à quelques kilomètres de Tokyo seulement. Ces trois centrales inquiètent fortement les autorités, suite aux dégâts causés par le séisme de vendredi, Et pour cause, une première explosion s'est produite samedi dans le réacteur n°1 de la centrale Fukushima. Des particules radioactives ont été rejetées dans l'atmosphère, et le gouvernement japonais a reconnu qu'il était possible qu'un processus de fusion se soit produit dans les réacteurs 1 et 3 de la centrale. Des informations qui ravivent le souvenir du nuage de Tchernobyl et laisse présager une véritable catastrophe nucléaire. Lundi, une explosion d'hydrogène dans le réacteur n°3 et l'arrêt d'un circuit de refroidissement dans le réacteur n°2 sont venus s'ajouter aux sérieux problèmes que connaît déjà cette centrale nucléaire. Suite à ces derniers incidents, le gouvernement a demandé à toute personne encore présente dans la zone d'évacuation de 20 km de rayon autour de la centrale, de se calfeutrer à l'intérieur des bâtiments. Un pays dévasté Pendant que les autorités regardent d'un œil inquiet l'évolution du risque nucléaire, les secouristes fouillent les décombres des zones dévastées, à la recherche de survivants. Les images en provenance de la zone nord du pays montrent de véritables scènes de désolation. Le tsunami s'est révélé beaucoup plus meurtrier que le séisme. La secousse de vendredi, d'une magnitude 8,9, s'est produite à 24,4 km de profondeur et à une centaine de kilomètres au large de la préfecture de Miyagi, en pleine mer, ce qui a créé le tsunami. Des vagues hautes de dizaines de mètres ont alors déferlé sur la côte nord-est du Japon, emportant tout sur leur passage. Un deuxième tsunami s'est ensuite produit au nord du pays, rasant complétement certaines villes de la côte. Des millions d'habitants vivent à présent sans eau ni électricité, hagards et inquiets suite à l'ampleur du désastre. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont portées disparues. Au total, ce sont plus de 450 000 personnes qui ont été évacuées des zones sinistrées, auxquelles s'ajoutent 80 000 autres personnes évacuées de la zone de 20 km de rayon autour de la centrale de Fukushima-Daiichi. Tandis que les secours s'activent, des répliques continuent de se produire, ravivant les peurs. Hier encore, une nouvelle forte secousse a été ressentie à Tokyo, de magnitude 6.2 et la menace d'un nouveau séisme est loin d'être écartée. Les autorités annoncent en effet qu'une nouvelle et très importante secousse pourrait se produire dans les heures ou les jours qui viennent. En conséquence, des dizaines de milliers d'habitants sont sur les routes, se dirigeant vers le sud du pays, jugé plus sûr par les autorités. Il s'agit pour le Japon de «la plus grave crise depuis la Seconde guerre mondiale», a estimé dimanche le Premier ministre Naoto Kan. Certains analystes estiment que les dégâts sont si importants que cela pourrait replonger le pays dans la récession. Le chiffre de 10 000 victimes de la catastrophe naturelle a été avancé dimanche par la police à la chaîne de télévision publique NHK.