Après des mois de léthargie, la CDT fait parler d'elle. La Centrale surfe sur la vague des réformes constitutionnelles. Tout porte à croire que le politique prime désormais sur le social à la Confédération démocratique sur travail. Réuni jeudi dernier à Casablanca, le conseil national de la Centrale s'est prononcé pour des «réformes constitutionnelles et politiques profondes», garantissant «la séparation des pouvoirs» et limitant «les prérogatives de chaque institution». Cette revendication aux forts accents politiques est le point phare de la réunion des camarades de l'inamovible Noubir Amaoui. Dans une certaine mesure, c'est logique, la CDT fait l'exception au Maroc, puisque c'est le seul syndicat qui a un bras politique : le CNI (Congrès national ittihadi). Sur la même ligne, le conseil national salue les révolutions des peuples égyptien et tunisien. Le reste, c'est du déjà vu. Certes, la centrale a «haussé» le ton contre l'action du gouvernement de Abbas El Fassi, promettant d'user de «toutes les formes» de protestations pour défendre les travailleurs mais sans évoquer, à aucun moment, la nature de ces formes. Pour mémoire, la CDT n'a participé ni à la grève du 3 novembre à l'appel de quatre syndicats (UMT, FDT, UGTM et UNTM) ni à celle du 9 février initiée par l'UMT. La teneur du communiqué sanctionnant la réunion du conseil national de la CDT atteste, si besoin est, que les années de la puissance de la centrale sont désormais derrière elle.