Le RNI et le PAM demandent au gouvernement de Abbas El Fassi d'«accélérer le rythme de son action». Le RNI de Salaheddine Mezouar continue son «soutien critique» à l'équipe de Abbas El Fassi. Une voie qu'il poursuit depuis l'avènement, en janvier 2010, du ministre des Finances à la présidence du parti après l'éviction de Mustapha Mansouri. Réuni vendredi dernier, le bureau exécutif des Bleus a appelé le gouvernement à «accélérer le rythme de son action en matière de lutte contre la pauvreté et la précarité, et à œuvrer à faire bénéficier l'ensemble des composantes du peuple marocain des résultats des efforts de développement», rapporte la MAP. Une rhétorique puisée dans le registre de l'opposition que le RNI utilise à loisir alors qu'il fait partie de la majorité. Les Bleus comptent en effet cinq maroquins dans le gouvernement que préside le secrétaire général de l'Istiqlal. Il s'agit des Finances, occupé par Salaheddine Mezouar, de l'agriculture de Aziz Akhannouch, de l'énergie et des mines de Amina Benkhadra, du tourisme de Yassir Znagui et du secrétariat d'Etat à l'artisanat tenu par Anis Birou. Autant dire que le RNI a les moyens de participer pleinement à «accélérer le rythme de son action en matière de lutte contre la pauvreté et la précarité». La position hostile de l'argentier du royaume sur nombre de cahiers revendicatifs, à l'image de celui des greffiers, tranche cependant complètement avec le vœu pieux des Bleus exprimé lors de la réunion du bureau exécutif de ce parti. Une même partition Si cette nouvelle sortie du RNI confirme, si besoin est, le manque de cohésion au sein de la majorité de Abbas El Fassi, elle est en revanche parfaitement en phase avec une autre sortie, cette fois du bureau du conseil national du PAM. Réuni, le mercredi 2 février, cette instance du Tracteur a également appelé le gouvernement à «accélérer le rythme de correction des dysfonctionnements institutionnels et à dynamiser l'action des instances de médiation». Cette proximité politique entre un parti qui se réclame de l'opposition et un autre au gouvernement est une «spécificité» de la carte partisane au Maroc. Les deux jouent en effet la même partition et sans aucune fausse note à signaler. «Accélérer le rythme de son action» n'est pas le propre du PAM et du RNI. Abbas El Fassi avait usé des mêmes termes entre 1998 et 2000 lorsqu'il parlait à la presse ou lors de meetings politiques du gouvernement de Abderrahmane El Youssoufi. A l'époque, le SG de l'Istiqlal ne détenait encore aucun maroquin.