Les derniers chiffres de l'INSEE montrent que les Français sont plus prudents quant à l'utilisation de leurs crédits, sans pour autant changer leurs habitudes de consommation. Consommer plus en s'endettent moins est toujours un exercice difficile. Pourtant, la France semble avoir réussi ce pari en 2010. L'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) fait état, à travers ses derniers chiffres publiés hier, d'une augmentation de 1% de la consommation des ménages français en produits manufacturés durant l'année écoulée. Cette augmentation de la consommation s'est accompagnée d'une plus grande réticence vis-à-vis des crédits à la consommation, si l'on croit les résultats de l'étude annuelle de l'Observatoire des crédits aux ménages publiés ce mardi. Les crédits contractés en France durant l'année 2010 ont enregistré une baisse de 1,6 point, passant de 31,7% en 2009 à 30,1% l'année passée. En plus, la part de l'électroménager et travaux de rénovation est restée stable pendant cette période. De même, celle liée à l'achat de voitures n'a pas changé même si la hausse de la consommation des ménages français a été portée principalement par ce secteur. Cela est dû principalement à une utilisation massive de la prime à la casse, en décembre, avant sa disparition. L'effet «fin de la prime à la casse» a permis au secteur automobile de doper les achats de «biens durables». Ces derniers ont augmenté de 3,6% rien qu'en décembre. Méfiance Crise financière internationale oblige, la méfiance s'est peu à peu à peu installée dans l'esprit des consommateurs français qui utilisent désormais ces crédits plus «raisonnablement». C'est le cas des crédits revolving qui ont vu leur consommation chuter durant l'année 2010. Selon l'Observatoire des crédits aux ménages, seuls 6,8% des ménages détenaient un crédit à la consommation basée sur la carte d'un magasin ou d'une grande surface, contre 9,6% en 2007. Une chute spectaculaire de près de 30% en 3 ans seulement qui démontre l'usage de ce type de crédits à des fins de moins en moins «superflus». Les crédits immobiliers à leur plus bas niveau En parallèle, les dépenses en équipement et logement ont enregistré une hausse de 7,1% par rapport à 2009. Ceci dit, elles ont chuté de 0,5% en décembre en raison du recul des achats de meubles. Malgré cette hausse, la part des ménages détenteurs d'un crédit immobilier est restée stable en 2010 (30,5% contre 30,8% en 2009). Ceci est dû principalement à l'effet d'attentisme généré par la crise. D'un autre côté, les achats de produits en textile et cuir renoue avec la croissance (+1,8%) pour ce secteur après deux années de recul. Cependant, ces produits auraient diminué de 1%, après avoir grimpé de 2,7% en novembre 2010. De manière générale, la consommation de ces produits a reculé de 0,9% (après une hausse très forte de 4,5% au trimestre précédent). Enfin, les dépenses en autres produits manufacturés ont reculé de 0,9% en décembre, freinées notamment par la quincaillerie et le bricolage. La consommation de ces produits est restée stable durant l'année dernière.