Les détenus de la salafia jihadia viennent de mettre fin à leurs grèves de la faim, entamées depuis le 6 décembre. Une rencontre avec les responsables de l'administration pénitentiaire y serait pour quelque chose. Les détenus de la salafia jihadia en grève de la faim depuis le 6 décembre, ont décidé l'arrêt de leur mouvement de protestations la nuit de jeudi. Cet arrêt intervient aussi après l'annulation d'un rassemblement des familles devant le Parlement et devant le siège de la Délégation générale de l'administration pénitentiaire à Rabat, qui était prévu vendredi dernier. Jeudi dans la soirée, le numéro deux de l'administration pénitentiaire, Soufiane Ouamrou, avait rendu visite aux grévistes de la faim à Kénitra et avait ouvert un dialogue avec eux qui a été couronné par l'arrêt de leur mouvement de grève. Le cinq janvier, la Délégation générale de l'administration pénitentiaire avait dépêché à la prison centrale de Kénitra trois hauts cadres pour enquêter sur le dossier des grévistes. La commission dépêchée par l'Administration centrale, composée du médecin chef des prisons et de deux responsables, avait visité le pavillon où les salafistes menaient une grève de la faim depuis le 6 décembre dernier. La commission de l'administration centrale avait évacué vers un nouveau pavillon huit grévistes, dont Noureddine Nafia, et avait écouté leurs doléances qui se résument ainsi : l'ouverture d'une enquête sur les brutalités commises par le chef de la compagnie mobile d'intervention et le chef de section du pavillon des salafistes. La commission avait recommandé de transférer les détenus asthmatiques vers d'autres cellules. Selon les détenus, les dernières pluies ont aussi aggravé les conditions de détention, plusieurs bâtiments souffrent de fissures qui permettent à l'eau des pluies de s'infiltrer à travers les murs, en plus des canalisations bouchées qui ont commencé à déverser les eaux usées, dégageant des odeurs nauséabondes. Jusqu'à vendredi, jour de l'arrêt des grèves, un total de 95 détenus menaient une grève de la faim : 51 à Salé dont deux femmes, 30 à Kénitra, 11 à la prison de Tanger et trois dans différentes prisons. Le groupe de Salé se compose de 49 détenus de la salafia jihadia, en grève depuis le 3 janvier, en signe de solidarité avec les grévistes de Kénitra et pour attirer l'attention sur le cas de deux femmes détenues dans le cadre de la lutte anti-terroriste : Doha Aboutabit et Fouzia Azougah. Les deux femmes, un médecin et une étudiante universitaire, demandent d'être isolées des autres détenues de droit commun à la prison de Salé. A cet effet, elles sont entrées en grève de la faim depuis le 28 décembre. Pour rappel, en décembre 2009, Doha Aboutabit avait été arrêtée et accusée d'avoir financer le voyage de son frère, qui s'était fait exploser en Irak en 2008. Son époux Khalid Etefia, domicilié en France, avait été arrêté le 8 février 2010 à son arrivée au Maroc, où il s'était rendu pour lui rendre visite. Leur procès débutera le 27 janvier courant. Le 21 décembre, un groupe de 74 détenus de la salafia jihadia à la prison centrale de Kénitra, avait décidé de mettre fin à la grève. L'arrêt de celle-ci a été décidé après la visite d'une commission de la délégation générale des prisons aux grévistes, et qui a donné le feu vert à l'administration pour répondre à leurs revendications, sauf l'isolement intime et l'utilisation de poêles à gaz dans les cellules.