Le catamaran de PlanetSolar compte faire le tour du monde grâce à la seule énergie solaire. Son design futuriste, ses 31 mètres de long, pour 15 de large et 7,5 de haut, le classe entre futurisme et yacht de luxe. Avec 500 m2 de capteurs photovoltaïques l'espace est entièrement réservé à la production d'énergie. Présenté dimanche dans une halle du chantier naval de Kiel (Allemagne), le bateau devrait être terminé et mis à l'eau dans les semaines qui viennent. Le «monstre» pèse 65 tonnes, dont 13 de batteries, sa vitesse moyenne est de 15 km/h à 26 km/h. Le bateau, un «rêve» du Neuchâtelois Raphaël Domjan, qui a lancé ce projet à 25 millions de francs suisses en 2004, a enfin pris forme. Ressemble-t-il à ce qu'il voulait? Non, pas tout à fait, l'ingénieur imaginait plutôt un trimaran, un bateau plus petit aussi. Mais il devait être rentabilisé et dés que Planet Solar aura accompli le tour du monde, il servira de yacht de luxe aux croisiéristes. Quant à son propriétaire, un investisseur allemand, Immo Ströher, il explique qu'il compte transformer un peu le bateau pour le louer à des groupes, afin de promouvoir l'utilisation commerciale des énergies renouvelables. Avec une surface intérieure de plus de 200 m2, le bâtiment peut accueillir une quarantaine de personnes, dont quinze confortablement. Mais pour le tour du monde, les navigateurs ne seront que trois ou quatre. Comme pour tout engin solaire, le défi principal demeurait la nécessité de construire une structure qui soit suffisamment résistante tout en restant la plus légère possible, explique le constructeur naval Steffen Müller, de Knierim Yachtbau. Au final, le «monstre» pèse 65 tonnes, dont 13 de batteries. Il dispose d'un tout nouveau système de propulsion, qui a fait tourner ses deux hélices . La modulation de leurs vitesses permettra de diriger le navire. L'allure moyenne devrait être de 15 km/h, avec des pointes à 26 km/h. Mais de nombreux tests attendent le bateau, dès qu'il entrera dans l'eau. Au cours de l'été, une tournée en Méditerranée doit permettre de faire connaîtrePlanetSolar et de promouvoir les énergies renouvelables. Ce n'est qu'en avril 2011 qu'il devrait se lancer dans le tour du monde: quelque 40 000 kilomètres, en restant proche de l'équateur et de son ensoleillement. Il partira de la Méditerranée, cap sur New York, puis le canal de Panama, San Francisco, Brisbane, Singapour, Abu Dhabi et, enfin, le canal de Suez. Le voyage durera environ 150 jours. La façon de naviguer reste aussi à inventer: «On sait ce que l'on a dans les batteries mais pas ce que l'on va obtenir, souligne son capitaine, Gérard d'Aboville. On peut essayer de le deviner et adapter notre vitesse et notre route pour, par exemple, contourner des nuages ou les traverser de nuit.» Pendant la journée, le bateau chargera ses batteries pour continuer son périple durant les heures d'obscurité. L'autonomie du navire est de trois jours soit environ 1200 km. Et s'il ne restait plus d'énergie du tout? «Il suffit d'attendre que le soleil revienne», explique le marin.