2011 pourrait bien être l'année de la montée en ampleur de l'huile d'olive marocaine. Le Conseil oléicole international voit d'un bon œil l'augmentation des capacités productives marocaines. La consommation interne reste exposée à une qualité aléatoire et des prix fluctuants. La prise de conscience quant au potentiel du Maroc en terme d'huile d'olive par nos officiels a permis à la production marocaine de faire un saut qualitatif et quantitatif. Le futur projet de l'agropôle olivier de Meknès et le dynamisme du ministère de tutelle pour accueillir la 5e édition de la Journée méditerranéenne de l'olivier dans cette ville marocaine confirment les ambitions du Maroc à hausser sa production en la matière. Meknès pourrait même inaugurer un musée dédié à l'olivier. Toutefois, la production marocaine reste à 95% dominée par des process traditionnels, faisant perdre quantité et qualité à notre huile d'olive et attractivité aux investisseurs étrangers. Pour preuve, 80% des plantations d'oliviers sont dans un schéma traditionnel avec entre 100 et 200 oliviers par hectare. Résultat : La production nationale oscille entre 80 et 100.000 tonnes d'huile d'olive annuellement, l'effet Plan Maroc Vert ambitionne d'en doubler le rendement pour 2011. Les efforts entrepris depuis deux ans ont permis d'améliorer significativement la qualité et la perception de l'huile d'olive marocaine sur les marchés internationaux. Mais beaucoup reste à faire. En effet, s'il existe aujourd'hui un souci affiché de produire une huile d'olive de qualité pour les clients étrangers, le marché intérieur reste délaissé. On y trouve de l'huile d'olive dans tous ses états. Vendue dans des récipients barbares, aussi bien chez l'épicier, que chez le boulanger sans oublier les vendeurs ambulants saisonniers, le risque d'intoxication n'est jamais loin. Bien évidemment, cette situation expose le consommateur à tous les aléas. Il est donc nécessaire de réglementer ce secteur sur le marché marocain. Au niveau international, la production mondiale d'huile d'olive pour l'année 2010 devrait se situer autour des 3 millions de tonnes, en hausse de 13% par rapport à la campagne précédente. La consommation est également en progression de 1,5% par rapport à 2009. La consommation mondiale devrait se situer à 2,8 millions de tonnes pour l'année 2010, selon les chiffres provisoires de COI (Conseil oléicole internationale). Dans ses commentaires sur le marché mondial de l'huile d'olive, le COI table sur un doublement de la production marocaine pour l'année 2010 et l'estime aux alentours de 160.000 tonnes. Pour les prévisions 2011, la production mondiale devrait atteindre 2,95 millions de tonnes accusant ainsi une légère baisse de 2,5% par rapport à 2010. A priori, la demande en huile d'olive sur les marchés brésilien, canadien et chinois devrait représenter quelques 20% (contre 17% en 2009) du total des importations mondiales d'huile d'olive, induisant une consommation mondiale de l'ordre de 2,98 millions de tonnes pour l'année 2011. La hausse de la demande mondiale est tirée par un quatuor d'importateurs secondaires composé de l'Australie, avec des importations pour 2010 en hausse de 30%, le Japon qui en a importé 29% de plus par rapport à 2009, ainsi que le Canada et le Brésil, affichant respectivement des hausses de leurs importations d'huile d'olive de 19% et de 17% pour l'année 2010. Cette forte demande des pays secondaires devrait se maintenir en 2011 sans pour autant influer significativement sur les prix. L'Espagne, plus grand producteur mondial d'huile d'olive, avec 1,2 million de tonnes pour 2010 en baisse de 14% par rapport à 2009, a enregistré une baisse des prix de l'huile d'olive extra-vierge de 8% et les prix de l'huile raffinée de 12%. Toutefois, la tendance à une légère reprise des prix se confirme de plus en plus en Espagne et en Italie. Le quintal d'huile d'olive se négocie en début d'année dans une fourchette entre 115 et 125 euros sur les marchés de Bari et de Cordoba. Les prévisions d'exportations pour 2011 se situent autour des 707.000 tonnes d'huile d'olive en hausse de 5% par rapport à la campagne précédente. L'UE s'accapare un quota de 438.000 tonnes d'huile d'olive, suivie de loin par la Tunisie dont les exportations sont estimées à 90.000 tonnes. La Syrie avec 50.000 tonnes, le Maroc avec 40.,000 tonnes et la Turquie avec 38.000 tonnes tirent également leur épingle du jeu. Les importations entre octobre 2010 et septembre 2011 devraient s'établir autour de 648.000 tonnes en augmentation de 2,93% par rapport à la campagne précédente.