Abderrazzak Rabouli. Ce nom n'est pas encore très connu dans le monde du cinéma et du théâtre. Mais cet artiste est en train de tracer petit à petit son chemin de comédien. Après avoir interprété plusieurs personnages dans des feuilletons et téléfilms aux côtés des réalisateurs Chafik Shimi, Hamid Zoughi et Hamid Basket, il signe actuellement sa troisième participation dans une pièce de théâtre. «Aïtat Rouh», est une œuvre théâtrale mise en scène par Saâdallah Abdelmajid. Dans cet hommage aux chanteuses de aïta, Abderrazzak Rabouli est le mari de l'une d'elles, campée par la comédienne Jamila Maslouh. Face aux multiples interdictions de son époux, elle l'ensorcelle. Son objectif : continuer à chanter. Son mari était un obstacle pour elle, la sorcellerie son seul recours. La fin sera triste. Le mari assassine la virtuose de aïta. Pour Abderrazzak Rabouli, le rôle n'était pas de tout repos. «C'était difficile au départ pour moi de réussir à atteindre cet état de folie provoqué par la sorcellerie et d'être cet homme dépressif, mais avec beaucoup d'entraînement, finalement ça allait », a-t-il confié dans des propos au Soir échos. La pièce, qui est subventionnée par le ministère de la Culture, est en préparation depuis un mois et les répétitions, qui se sont succédé, tirent à leur fin. « celles-ci se déroulent au complexe culturel d'Anfa, cela peut durer huit heures dans la journée», précise le comédien. Dernière ligne droite, quelques heures avant la première, ce jeudi 23 décembre à 20 heures au complexe Touria Sekkat. Si Abderrazzak Rabouli n'a fait qu'une petite apparition dans un long métrage de Hassan Benjelloun, La chambre noire et quelques rôles dans des films étrangers, il est l'un des comédiens fétiches de Chafik Shimi. Ce dernier l'avait découvert et révélé à l'occasion de sa pièce Sheradi, inspirée d'une des œuvres de Brecht. C'était en 2001. Par la suite, le même Chafik Shimi lui proposera des rôles dans ses œuvres télévisuelles. Terikt El Bettach, diffusée sur 2M il y a un an pendant le ramadan, est dans le lot. Après avoir foulé pour la première fois les planches du théâtre avec celui qu'on peut considérer comme son maître spirituel, Abderrazzak Rabouli recevra une proposition de la troupe de Ajil. «J'ai campé le rôle d'un journaliste dans la pièce de théâtre «Saâdat Erraiss» (sa deuxième au compteur, ndlr). Nous avons donné 25 représentations dans tout le Maroc, c'était une belle expérience », se rappelle le comédien. Ce dernier, contrairement a ce que l'on pourrait penser, n'est pas lauréat de l'Institut supérieur d'art dramatique de Rabat, mais il est le pur produit du conservatoire de musique de Casablanca. C'est dans les murs de cette institution que ce comédien très discret de nature a appris les ficelles du métier durant les sept ans qu'il y a passés. Aujourd'hui, il cherche à évoluer. Sa démarche : assister à des pièces de théâtre, lire des livres et aussi rencontrer des gens du métier.