La cérémonie de remise du Prix de l'intégrité attribué par Transparency Maroc au président de l'association Rif des droits de l'Homme a subi le couperet de l'interdiction pour la troisième fois. Rachid Filali : «En agissant de la sorte, les autorités marocaines ont visiblement voulu donner plus d'importance au Prix de l'intégrité attribué cette année à Chakib El Khiyari !» Jamais deux sans trois. La cérémonie de remise du Prix de l'intégrité attribué par Transparency Maroc au président de l'association Rif des droits de l'Homme a subi le couperet de l'interdiction pour la troisième fois. Un record en l'espace de 12 jours. Décidément, Chakib El Khiyari n'a pas la cote auprès des autorités marocaines. Et elles semblent tenir à le faire savoir publiquement. Retour en arrière sur une interdiction annoncée depuis le 9 décembre. «La première fois, lorsque les responsables de Bibliothèque nationale nous ont fait savoir que celle-ci ne pourrait abriter une telle cérémonie pour cause d'agenda, la deuxième, quand la direction d'un hôtel à Rabat a demandé l'autorisation des services de la wilaya, lesquels ont bien entendu refusé de donner leurs accord, et la troisième fois, lorsque les mêmes services ont interdit la tenue de la cérémonie dans les locaux de notre association», nous résume Rachid Filali Meknassi. Commentant cette série d'interdictions, le président de Transparency Maroc souligne que «c'est inadmissible. C'est une décision illégale et c'est une violation de la loi». D'un ton moqueur, Filali déclare qu'«en agissant de la sorte, les autorités marocaines ont visiblement voulu donner plus d'importance au Prix de l'intégrité, attribué cette année à Chakib El Khiyari». Justement, la cause de toutes ces interdictions ne réside-t-elle pas en la personne d'El Khiyari, lui-même ? «C'est une probabilité. C'est une supposition», déclare non sans réserve Rachid Filali Meknassi. «Je ne sais pas si cette cérémonie dérange une quelconque partie. Mais si c'était le cas, qu'elle l'assume», conclut-il. L'ONG Transparency Maroc, reconnue d'utilité publique, a attribué, le 9 décembre, à Chakib El Khiyari le Prix de l'intégrité. Le président de l'association Rif des droits de l'Homme est condamné à trois ans de prison pour avoir porté «atteinte à l'image des autorités nationales publiques et judiciaires». Le conseil national de Transparency Maroc devait se réunir mardi dans la soirée pour débattre de ces interdictions et prendre une décision.