Abdelhadi Sektioui est aujourd'hui un homme comblé. Après avoir quitté ce même club lors de la saison 2009, le technicien n'a pas résisté aux chants des sirènes et le revoilà sur le banc de touche de l'OCS pour une nouvelle aventure qui commence de la plus belle manière puisque qu'au terme de la 13e journée, la cité des sardines occupe la 3e place au classement. Après avoir quitté le MAS, Abdelhadi Sektioui s'était donné un temps de réflexion avant de prendre une décision quant à la suite à donner à sa carrière. Le technicien est un habitué des éclipses. Il lui arrive de temps en temps de ne plus donner de ses nouvelles pendant quelques temps avant de réapparaître dans un club. «Oui, il faut de temps en temps s'accorder du répit et se mettre à la réflexion», affirme t-il. «Vous savez, le métier d'entraîneur est à la fois ingrat et aléatoire. Quand on vient dans un club , on ne sait pas quand on va le quitter. Car, quand les résultats ne suivent pas, pour une raison ou une autre, c'est l'entraîneur qui casque. C'est le fusible qui saute alors que parfois le mal est ailleurs». Il ne veut surtout pas revenir sur son départ du MAS. En été, il pensait même tenir une conférence de presse pour expliquer en long et en large ce départ précipité mais finalement, il a considéré qu'il était inutile de remuer le couteau dans la plaie, surtout que les Fassis étaient aux portes d'un événement international. Il n'a pas oublié, qu'il fut l'un des joueurs du MAS avec lequel il avait remporté le championnat national en 1985. «Ce sont des moments qu'on n'oublie pas, avoue le technicien. J'ai fait mes premières armes avec ce club avant de passer au FUS, au Crédit Agricole et au TAS. Du coup, il m'est difficile de couper le cordon ombilical. Pour moi, cela fait partie du passé. Je ne veux plus regarder dans le rétroviseur mais voir autre chose». Aujourd'hui, c'est son frère Tarik qui a pris le relais. Abdelhadi Sektioui a embrassé le métier d'entraîneur alors qu'il venait tout juste de quitter sa carrière de joueur, non sans avoir eu des diplômes. Il a dirigé un certain nombre de clubs et son aventure débuta avec le Hassania d'Agadir entre 1994 et 2000. «Ce fut de belles années passées à Agadir. On a fait un remarquable travail de formation et les meilleurs joueurs de la région ont fait leur apprentissage au Hassania»,se souvient sektioui. Puis, il prit en main successivement le Kawkab de Marrakech, Diba El Hesn, un club des Emirats arabes unis en 2001-2002, l'Ittihad de Tanger, un autre retour à Agadir et Tanger, le Moghreb de Tétouan, l'OC Safi et le MAS, l'an dernier. En retrouvant le club safiot, Abdelhadi Sektioui voulait revivre une autre aventure. Il savait que le club battait de l'aile et que les résultats n'étaient pas à la hauteur des ambitions des dirigeants. Il a donc pris les rênes du club en remplacement du Français Laurent Cogier qui reprend sa fonction initiale, à savoir la formation des jeunes. Hamid Jafoui porte-parole du club nous a détaillé les conditions du recrutement de l'ex-technicien du MAS : «Sektioui est un ancien de la maison, il a signé un contrat de trois ans avec nous. Nous avons revu nos ambitions à la hausse et Sektioui bénéficiera de primes en fonction du classement final du club». Les ambitions des dirigeants ne s'arrêtent pas à la compétition elle-même. Jafoui nous a fait part d'un grand projet de construction d'un nouveau stade qui viendra compléter l'infrastructure déjà existante à Safi, comme le centre de formation. Si tout se déroule selon les plans du comité, Abdelhadi Sektioui pourrait bien rester dans la cité de la poterie pour continuer son travail. Arrivé lors de la 6e journée face à l'AS FAR, le technicien a débuté dans les meilleurs conditions car l'OCS avait pris le meilleur sur les militaires 1-0. Après un nul à Fès contre le WAF, les Safiots avaient enchaîné par une victoire sur le KAC 2-0. On voyait bien que la touche de Sektioui était présente. On lui a souvent collé un tempérament coléreux mais, lui balaye d'un revers de la main cette attitude. «Je suis pour une certaine discipline au sein du groupe. Comme tout entraîneur je n'admes pas les incartades et je sévis quand il le faut pour l'intérêt du club», assure t-il. La dernière victoire face au Raja a permis au club de se hisser à la 3e place au classement derrière l' OCK et le MAS mais devant les ténors de Casablanca, le WAC et le Raja. Pour le prochain mercato, l'OC Safi envisage de recruter de nouveaux éléments. C'est aussi le souhait de Abdelhadi Sektioui qui veut renforcer ses lignes. «Nous sommes en pourparlers avec certains clubs, mais pour l'heure rien n'est officiel. Le mercato vient de s'ouvrir et nous attendons le moment propice avant de prendre une décision», explique Hamid Jafoui . En attendant, Abdelhadi Sektioui et l'OCS se rendront à Rabat pour jouer le FUS. Et ce ne sera, certainement pas une partie de plaisir.