La famille du disparu Houcine Manouzi a déposé une plainte lundi 13 décembre, auprès du procureur général de Rabat pour l'ouverture d'une information judicaire concernant le lieu de détention secret PF3. A la veille de l'organisation d'un sit-in symbolique devant le PF3, la famille du disparu Houcine Manouzi a déposé une plainte lundi 13 décembre, auprès du procureur général de Rabat pour l'ouverture d'une information judicaire concernant le lieu de détention secret PF3 (point fixe numéro 3 qui dépendait du CAB 1). La plainte réclame également l'audition des témoins Midhat Boueikat et les menbres de la commission vérité de l'IER. L'avocat de la famille, Me Mustapha Manouzi, a demandé aussi au Procureur général dans sa plainte, de mettre le PF3 sous contrôle judicaire afin de préserver tous les indices et interdire toute tentative de changer ses caractéristiques.Selon la même source, le CCDH avait remis lors de la présidence de Driss Dahhak, un certificat de décès émanant d'un centre de santé d'Ain Aouda, stipulant que Houcine Manouzi était décédé par une balle tirée sur la tête. La famille Manouzi avait refusé à l'époque de prendre note du certificat de décès car elle était en contradiction avec le témoignage de Midhat Bourikat, séquestré lui dans le même lieu de détention secret avec Houcine Manouzi. D'autre part, les parents de Houcine Manouzi ont adressé une lettre ouverte au ministre de la Justice pour qu'il prenne sa responsabilité sur ce dossier qui demeure en suspens depuis des décennies. Le 12 juillet 1975, Houcine El Manouzi, syndicaliste et membre de l' UNFP,avait réussi à s'évader du centre secret de détention PF3 sur la route de Romani, en compagnie de 7 autres détenus-disparus ( le colonel Ababou, Chellat, Akka, Mzireq et les trois frères Bourequat). Il fut arrêté de nouveau le 19 juillet 1975 par la Gendarmerie Royale à Ain Aouda. 35 ans après, le sort de Houcine est toujours inconnu. Dans son rapport final, l'Instance Equité et Réconciliation (IER) relate le travail d'investigations mené sur la disparition forcée de Houcine El Manouzi. Elle confirme certains éléments avancés par la famille, notamment son enlèvement de Tunis, sa détention au PF3, son arrestation par la gendarmerie royale à Ain Aouda le 19 juillet 1975, le faux certificat médico-légal de décès remis à la famille par Le CCDH, mais elle n'est pas arrivée à déterminer le sort de Houcine Manouzi. L'IER justifie cet «échec» par le manque de coopération de certains services de sûreté. De même, le nouveau rapport du CCDH daté du 14 janvier 2010 ne donne aucune information sur le sort de Houcine Manouzi, à part qu'il le fait figurer dans la liste des 9 cas de disparus non élucidés à ce jour. Selon la famille Manouzi, les principaux acteurs de son enlèvement et de sa disparition forcée sont identifiés et encore vivants. Pour les parents de Houcine Manouzi, Hajja Khadija Chaou et Hadj Ali Manouzi, le sit-in du 14 décembre devant le PF3 est un appel des familles des disparus et du mouvement des droits humains à l'Etat pour le respect de ses obligations, notamment la garantie des droits des citoyens à la vie, à la liberté et à la sûreté de leur personne une forme civilisée de protestation contre ceux qui s'opposent à la vérité et à la justice.