Parmi les cas de disparition forcée les plus importants en cours d'élucidation figurent celui de Houcine Manouzi et de Abdelhak Rouissi. Dans le rapport final de l'Instance Equité et Réconciliation (IER), remis à Sa Majesté le Roi, 742 cas de décès ou de disparition forcée (toutes catégories confondues) ont été totalement élucidés. Toutefois, l'IER a déclaré avoir la conviction, sur la base de ses investigations, que le sort de 66 personnes reste à élucider. Parmi ces cas, figurent l'affaire Ben Barka et le sort de Houcine Manouzi, deux des plus célèbres figures de la gauche marocaine dont le nom est intimement associé à la disparition forcée. Pour Mehdi Ben Barka, l'USFP vient de créer une commission de suivi qui se prononcera sur le travail accompli par l'IER une fois dévoilé le rapport final de cette dernière. L'affaire Houcine Manouzi, disparu depuis 1972, risque de connaître une nouvelle tournure après la découverte probable d'une tombe où il serait enterré. Né en 1943 dans une grande famille de résistants du sud marocain, tour à tour militant de l'UMT et de l'UNFP, technicien d'avion dans le civil, Houcine Manouzi a choisi l'exil après la vague de coups d'Etat qui a touché le pays au début des années 70. En octobre 1972, il est enlevé en Tunisie. D'après certaines sources, il aurait fait le tour des commissariats et des PF, centres de détention secrets et se serait évadé, en 1975, du tristement célèbre Dar El Mokri. Une autre tombe vient d'être découverte. Il s'agit de celle du plus ancien cas de disparition forcée, Abdelhak Rouissi. C'est la Commission du conseil consultatif des droits de l'Homme CCDH qui a pu localiser le lieu d'enterrement de Abdelhak Rouissi, disparu il y a 41 ans. Il aurait été enterré dans un cimetière de Sbata à Casablanca. Cependant, pour confirmer cette identification, il faut attendre les résultats définitifs des examens ADN, qui ne seront disponibles que d'ici plusieurs semaines. Abdelhak Rouissi, est né en 1939, cadre connu à la banque et militant de l'UMT, connu pour ses opinions contestataires (contre la guerre des sables, contre la Constitution), enlevé en octobre 1964 à son domicile au centre-ville de Casablanca. Il est le plus ancien des disparus. Est-ce la fin du mystère ?…