La résolution «insiste sur la nécessité d'inviter les organes des Nations unies à proposer l'instauration d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental». Le PE «considère que les Nations unies constitueraient l'organisation la plus à même de mener une enquête internationale indépendante en vue de clarifier les événements, les décès et les disparitions». Comme il fallait s'y attendre, le Parlement européen a voté, jeudi, une résolution consacrée aux évènements du 8 novembre de Laâyoune. Sans surprise, sa teneur donne du grain à moudre à la propagande du Polisario pour mener, tambours battants, d'autres campagnes auprès d'autres instances internationales. Et pourquoi pas le Conseil de sécurité, prochainement ? Justement, le PE tient à se démarquer de l'instance ounsienne en jouant sa propre partition. Dans sa résolution le PE «exprime sa profonde préoccupation face à la nette détérioration de la situation au Sahara occidental et condamne fermement les violents incidents qui se sont produits dans le camp de Gdeim Izik, lors de son démantèlement, ainsi que dans la ville de Laâyoune et demande que les défenseurs des droits de l'Homme, emprisonnés sur ledit territoire au Maroc, soient traités dans le respect des normes internationales et qu'ils soient jugés rapidement et de façon équitable». Voilà des propos parfaitement en phase avec la propagande du Polisario. Sur la même ligne, les euro-députés ont également demandé «à l'Union européenne d'exiger du Royaume du Maroc qu'il se conforme au droit international en ce qui concerne l'exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental». Une demande qui intervient alors que certains parlementaires totalement acquis au Polisario mènent un forcing pour le non-renouvellement de l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne, lequel accord expire en mars 2011. Les Euro-députés «insistent sur la nécessité d'inviter les organes des Nations unies à proposer l'instauration d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental». Le PE se démarque ainsi de la dernière résolution, 1920, du Conseil de sécurité sur le Sahara. Ce passage pourrait constituer un précédent et sera sans aucun doute savamment exploité par le Polisario et l'Algérie afin que des membres du Conseil de sécurité s'alignent sur la résolution votée par le PE. En avril prochain, une nouvelle résolution du CS est attendue sur la question du Sahara. Le PE a omis de mentionner les membres des forces de l'ordre décédés lors du démantèlement du camp de Gdeim Izik. Les euro-députés se sont contentés de «déplorer la perte de vies humaines». Quant à la Commission d'enquête parlementaire marocaine sur les évènements de Laâyoune, le PE a «pris acte» de sa «mise en place». Mais «considère que les Nations unies constitueraient l'organisation la plus à même de mener une enquête internationale indépendante en vue de clarifier les événements, les décès et les disparitions». Anticipant cette résolution, le gouvernement marocain s'est réuni, le mercredi, avec les chefs des partis ayant une forte représentativité au Parlement pour dénoncer, selon une dépêche de la MAP, «avec «la plus grande vigueur», la persistance de l'utilisation, par différentes parties espagnoles,»de méthodes fallacieuses et d'approches immorales». Le PE se démarque ainsi de la dernière résolution, 1920, du Conseil de sécurité sur le Sahara