C'est dans une salle archi-comble à Skhirat, que l'entraîneur des Lions de l'Atlas, Eric Gerets, a été présenté à la presse par le président de la FRMF, Ali Fassi Fihri. Le nouveau technicien a longuement parlé des objectifs qu'il s'est fixés. Le Belge affiche déjà de belles ambitions, en particulier pour les échéances de la CAN 2012, 2013 et le Mondial 2014. C ostume cravate, le sourire aux lèvres, un air décontracté, Eric Gerets a agréablement surpris les journalistes et les officiels, présents au point de presse organisé par la FRMF. Le président de la fédération Ali Fassi Fihri affichait le même sourire. Il est vrai qu'il a vécu des moments difficiles avant la venue du technicien belge face à l'exaspération du public marocain et de la presse nationale qui n'a reçu qu'au compte-goutte, les informations concernant son contrat. Eric Gerets est donc venu un peu plus tôt que l'avait prévu le ministre de la Jeunesse et des sport Moncef Belkhayat et l'on devine les raisons de cette rentrée précoce. Al Hilal, dont il était entraîneur, a été éliminé de la Champions League d'Asie et du coup, les responsables du club saoudien n'ont pas souhaité le retenir. Gerets a, tout de même, avoué: «J'ai tenu mes engagements avec Al Hilal jusqu'à la dernière minute. Je crois que ce fut une expérience fantastique aussi bien sur le plan professionnel qu'humain». Les années passées à l'Olympique de Marseille, où réside une forte communauté maghrébine et en Arabie Saoudite, va certainement l'aider à comprendre les mentalités. Evidemment, une grande partie de cette conférence a eu pour objet le onze national et son environnement, les objectifs que se sont fixés l'entraîneur et la fédération. Des objectifs qu'Eric Gerets a résumés en quelques mots. La qualification aux deux prochaines Coupes d'Afrique des Nations 2012 et 2013 et la Coupe du Monde 2014 au Brésil. «Certes, les objectifs fixés sont d'aller très loin en compétition dans les CAN 2012 et 2013 et de se qualifier pour le Mondial-2014 au Brésil, mais mes ambitions vont au-delà de ce mandat, car, pour faire bien dans une compétition, il faut l'aborder avec la volonté de gagner», a indiqué Gerets. Pour cela, un travail de longue haleine attend le nouveau technicien qui n'a jamais pris en main une équipe nationale. Il fut, certes, un grand technicien dans plusieurs clubs et non des moindres comme le FC Bruges, PSV Eindhoven, FC Kaiserslauten, Wolfsburg, Galatasaray, l'Olympique de Marseille et enfin Al Hilal, il n'y a aucune équipe nationale dans son parcours. Mais l'homme s'est montré confiant quant à cette première expérience, comme si c'était un véritable défi pour lui. «C'est ma première expérience à la tête d'une équipe nationale. C'est très différent par rapport au travail dans les clubs, mais je sais comment ça marche dans une sélection, car j'ai joué plusieurs années pour l'équipe belge», a-t-il affirmé, ajoutant que «dans le job d'un sélectionneur, on doit recourir à davantage de communication, car on ne rencontre les joueurs que sur des périodes éloignées». Sa parfaite communication avec des joueurs évoluant dans des championnats qu'il connaît bien, en particulier les compétitions belge, hollandaise, allemande et française, est un atout. Il restera le difficile choix des joueurs qui porteront les couleurs nationales, en particulier après la vœu de certains expatriés de jouer en équipe nationale. A ce sujet Eric Gerets répond : «J'ai senti chez les responsables de la FRMF une volonté ferme de travailler ensemble pour atteindre les objectifs escomptés, et je pense que les chantiers engagés pour développer le football sont de nature à réduire le fossé entre les joueurs évoluant au championnat local et ceux qui jouent à l'étranger». Pour le Belge, le critère majeur pour qu'un joueur mérite sa place à la sélection est qu'il sente la fierté de porter le maillot national, abstraction faite du championnat dans lequel il évolue. Autrement dit, Gerets comptera aussi bien sur les locaux que sur les pros. A propos des rencontres de l'équipe nationale, le Belge a avoué : «Lors du premier match, contre la Centrafrique, il y a eu beaucoup de choses à revoir, mais l'essentiel était que les joueurs aient fait preuve d'une grande volonté de bien faire, ce qui permet de dire que l'équipe va dans le bon sens, surtout avec le niveau technique du groupe». Au passage, le nouveau patron du onze national jette une fleur à l'adresse de son adjoint Dominique Cupperly, «je savais que l'entraîneur adjoint Dominique Cuperly, que j'ai côtoyé deux ans durant à l'Olympique de Marseille, allait faire un bon travail». Un beau palmarès - Champion de Belgique 1997 (Lierse SK). - Champion de Belgique 1998 (FC Bruges). - Vainqueur de la Supercoupe de Belgique 1998 (FC Bruges). - Champion des Pays-Bas 2000 et 2001 (PSV Eindhoven). - Vainqueur de la Supercoupe des Pays-Bas 2000 et 2001 (PSV Eindhoven). - Champion de Turquie 2006 (Galatasaray). - Champion d'Arabie Saoudite 2010 (Al Hilal). - Demi-finaliste de la Ligue des Champions d'Asie 2010 (Al Hilal). - Entraîneur de l'année 1997 (Lierse SK) . - Entraîneur de l'année 1998 (FC Bruges). - Entraîneur de l'année 2009 (Marseille).