Un taux d'inflation de moins de 2% et un déficit budgétaire de 3,5% du PIB. Pas de baisse de salaires ni de révision des orientations sociales. Compresser certaines dépenses de l'administration. Les dés sont jetés. Le ministre de l'Economie et des finances, Salaheddine Mezouar, vient de mettre fin, hier à Rabat peu avant la réunion du conseil de gouvernement, aux incertitudes et prédictions qui ont entouré l'élaboration du fameux projet de loi de finances 2011. Ces craintes ne sont pas le fruit du hasard mais sont nourries par le contexte tendu de crise mondiale. Pourtant, l'argentier du Maroc se veut plus rassurant, plus optimiste et surtout plus confiant quant aux capacités de résilience de l'économie nationale. Mieux encore, le projet de loi de Finances 2011 table sur un taux de croissance de 5%, un taux d'inflation de moins de 2% et un déficit budgétaire de 3,5%, rapporte la MAP. Il en ressort ainsi que la logique d'austérité ne faisait plus place dans les calculs et les scénarios projetés auparavant. Bonne nouvelle donc pour les salariés et pour les couches démunies. Le projet ne prévoit «ni de baisse de salaires ni de révision des orientations sociales», est-il souligné. La seule marge de manœuvre qui s'offre donc à Mezouar, c'est de compresser certaines dépenses de l'administration. À regarder de près, un constat se dégage : le gouvernement ne peut plus faire marche arrière et revenir sur ses grandes stratégies lancées en grande pompe. Il faut avancer, et à n'importe quel prix. Cette audace politique se mesure à travers la volonté de préservation du pouvoir d'achat des citoyens et des équilibres macro-économiques. Cette volonté se justifie du fait que c'est la demande interne qui a pu sauver la mise, et il n'est pas question de la sacrifier. Le constat se corrobore par l'accroissement prévu pour le volume des investissements publics. Le secteur privé, pour sa part, n'a pas été omis. Certaines dispositions au profit des entreprises ont été prises pour les encourager, surtout celles de petite taille. Ainsi, une flexibilité en matière d'IS est affichée. De même que pour celles qui comptent migrer de l'informel vers le formel. Le ministre a également cité « certaines dispositions relatives à la flexibilité des entreprises pour qu'elles puissent agir en matière d'investissement et de prospection des marchés à l'international ». Sur ce chapitre, le marché africain en dit long.