Comment l'idée de la «Nuit des galeries» est-elle née? Ce sont plusieurs instituts culturels comme l'Institut français de Rabat ou encore l'Institut Goethe, et le Centre culturel autrichien, qui ont en fait lancé l'idée de cet événement. Une collaboration entre ces instituts et un certain nombre de galeries à Rabat s'est ensuite opérée. Le concept qui a vu le jour lors de la première édition en 2006, s'articulait autour d'un parcours nocturne dans la capitale. Une dizaine de galeries et d'instituts culturels, avaient alors participé à cette manifestation, tout comme l'édition suivante en 2007. C'est enfin, à partir de la troisième édition de la «Nuit des galeries», que les galeries privées nous ont rejoints. Et depuis l'an dernier, cette aventure dédiée à la découverte de l'art contemporain a grandi, grâce à la participation de 23 espaces et galeries. Le 24 septembre prochain, 73 galeries et lieux d'exposition à travers 15 villes du royaume, participeront à cette 5e édition, à travers 73 montages et accrochages d'œuvres Aujourd'hui, de quelle façon les galeries s'engagent-elles dans ce rendez-vous artistique annuel? Les nombreux galeristes témoignent leur engouement en nous appelant afin de participer à cet événement. Les artistes préfèrent attendre la «Nuit des galeries», pour exposer leurs œuvres: la rencontre avec le public et, particulièrement, un public plus large est propice. De plus, le moment peut s'avérer opportun en ce qui concerne l'échange entre les jeunes talents, les galeristes, les collectionneurs, les réseaux peuvent s'étendre. Cette année, nous sommes heureux de constater une formidable extension: les galeries de Kénitra, Tanger, Tétouan, Chefchaouen, Agadir, Khourigba, seront parmi celles d'autres villes, où l'activité artistique est certes, plus dense. Quant à Rabat, 31 espaces d'exposition et galeries seront au rendez-vous. C'est manifestement, une nuit attendue. J'ai le souvenir de l'inauguration de la précédente édition, qui s'est déroulée au sein de la galerie Mohammed El Fassi, le public y était nombreux, et s'intéressait notamment aux ateliers de calligraphie. Avez-vous le sentiment d'asseoir la place de l'art contemporain au Maroc? Nous souhaitons «briser» l'idée d'un art contemporain élitiste. Le public le plus large doit pouvoir approcher ces œuvres. Mais, pour le ministère de la Culture, il ne s'agit pas uniquement d'atteindre cet objectif. Sa volonté va au-delà, la première édition du «Carrefour des jeunes artistes», qui s'est passée en mai dernier, démontre l'envie de promouvoir les jeunes artistes, en les encourageant à travers leurs projets. Le lauréat de cet événement participera à une résidence à Paris. Les arts plastiques au Maroc, seront ainsi visibles à l'étranger. Avez-vous également le sentiment d'avoir suffisamment communiqué l'annonce de la «Nuit des galeries» auprès du public? Nous avons œuvré à cela, par le biais des médias qui s'adressent à un public francophone, via la presse écrite, la radio. Nous n'avons pas souhaité centraliser la communication à Rabat, afin de laisser aux différentes galeries la liberté de le faire. A présent, nous espérons que ce rendez-vous soit incontournable et acquis, pour le public. Parlez-nous du programme de cette 5e édition… Un catalogue rassemblant toutes les galeries et les lieux d'expositions au Maroc a été édité pour l'occasion, et sera à la disposition du public. Certaines galeries animeront des conférences, des débats, des ateliers, d'autres proposeront une interactivité avec les visiteurs, qui pourront réaliser une œuvre. Chaque galerie conserve sa politique et sa liberté propre. L'an prochain, nous aimerions étendre la durée de cette nuit à deux, par exemple, afin que cet événement ne s'essouffle pas.