Affable, l'œil malicieux, il débarque le sourire en bannière, avec un look différent de celui qu'il affichait lors de votre dernière entrevue. Malek Akhmiss est un comédien aux vies multiples, pur caméléon, tant son apparence et ses diverses interprétations surprennent à chacune de ses nouvelles apparitions. Son histoire avec le cinéma tient avant tout à celle d'une rencontre placée sous les feux de la passion. Rieur, il braque ses yeux vifs vers vous, comme pour vérifier votre attention : «C'est le cinéma qui est venu à moi. Une formidable aubaine. Magie incroyable, éternelle, qui se grave sur la pellicule à jamais. J'ai débuté par l'interprétation de rôles dans des courts-métrages, suite à l'appel de deux réalisateurs, Khnat Ilali puis Hicham Lasri. Hassan Benjelloun m'a ensuite offert ma chance sur grand écran avec le film, «La Chambre noire» et Omar Charbi m'a en même temps proposé de jouer dans «Rahma». Ces premiers pas dans le septième art m'ont conforté dans ma furieuse envie de cinéma. C'est mon oxygène, c'est ma vie». Curieux, libre, Malek Akhmiss se frotte à de multiples compositions, guidé par l'envie d'explorer diverses émotions qui le poussent à se dépasser. Défi ou autosatisfaction ? «J'adore tous les genres», lâche-t-il de sa voix à la veine chaleureuse, car «je suis en apprentissage permanent, comme un artisan qui gravite entre le jeu de comédien et celui de l'acteur, taillé sur mesure. Cela implique de se mettre en danger, de chercher des sentiments à exprimer, enfouis au fond de soi. J'adore me métamorphoser…». Il place notamment la lecture d'un scénario parmi les fondamentaux d'une aventure cinématographique, héritage qui lui vient de ses études de lettres modernes, féru de récits signés par les écrivains de l'exil et de poésie arabe : «Chaque acteur a sa méthode de travail, comme je suis littéraire, je suis forcément très sensible à ce qu'exprime un scénario, à travers sa dramaturgie. Je m'imprègne d'abord de la lecture du script, puis des personnages. Un scénario est une âme vivante». Autre découverte déterminante arrivée avant le cinéma : le théâtre. Amoureux des planches, le comédien, tombe sous le charme du Festival de théâtre international universitaire qui se tient à Ben M'Sik, à l'issue de ses études, puis suit une école de théâtre à Paris, le Théâtre du Soleil. Malek Akhmiss, enchaîne actuellement les rôles et les productions : La «Sarabande des pitbulls», de Hicham Lasri, «Motmora», de Hassan Benjelloun, «L'Etranger», de Leïla Triki et «Agadir- Bombay», de Myriam Bakrim. Toujours habité par son goût du cinéma, il conclut : «C'est un échange sensuel, charnel avec la caméra. Il faut être généreux avec elle, se mettre totalement à nu. Sans fard, ni artifice».