Des sources concordantes affirment la cession de l'usine marocaine du laboratoire suisse à Sothema. Une configuration presque similaire à celle de la cession de l'usine de GSK à Moulay Hafid Elalamy. Ce qui était des rumeurs en fin de semaine dernière, se confirme davantage au début de cette semaine. Des sources concordantes au sein du secteur pharmaceutique assurent que le rachat de la filiale marocaine du laboratoire suisse Novartis par le laboratoire marocain Sothema et bel et bien concrétisé. Malgré ces confirmations, Omar Tazi président de Sothema, ne veut toujours pas confirmer l'affaire. Il attendrait en effet le feu vert du CDVM, puisque Sothema est une société cotée en bourse. Selon nos sources, les pourparlers entre Novartis et Sothema remontent à plusieurs mois. Mais le deal était presque entériné depuis le mois de juillet dernier. D'ailleurs, Sothema commençait à annoncer ses ambitions de recrutement depuis le début de cet été. Pour ce qui est de Novartis, l'année en cours était considérée comme un tournant de l'activité du groupe au Maroc. En effet, le management du laboratoire devait prendre la décision avant la fin de cette année de maintenir ou cesser l'activité industrielle. Les suisses ont finalement préféré céder l'activité industrielle à des opérateurs Sothema. La cession par un laboratoire international de son activité industrielle au Maroc est devenu une tendance depuis quelques années. Une tendance qui s'est sensiblement renforcée durant cette année. La dernière opération en date est celle de la cession de l'usine de conditionnement de GSK à Aïn Aouda au magnat des affaires Moulay Hafid Elalamy qui, à travers ce deal est entré par la grande porte dans le secteur de l'industrie pharmaceutique. La configuration de cette cession est presque la même que celle du contrat entre Novartis et Sothema. En effet, l'unité de Aïn Aouda était exploitée à moins de 50% de ses capacités de production, selon nos sources. Sa cession permet le maintien du conditionnement des produits GSK et la fabrication de produits autres que ceux du vendeur par l'acheteur. Ceci dit, la tendance de cession des activités industrielles des multinationales à des opérateurs locaux renforce l'orientation des vendeurs vers l'import. En effet, le laboratoire cédant peut laisser tomber la production locale des médicaments dont le coût de fabrication est comparable ou légèrement supérieur à celui de l'importation. Ce qui accentue le recours à l'import. Mais d'un autre côté, le rachat des structures industrielles par des fabricants marocains leur permettra d'augmenter leurs capacités de production notamment des produits génériques. Jusqu'à présent, cette tendance ne concernait que des usines moyennes voire petites, comme celles de GSK à Aïn Aouda ou Novartis à Aïn Sebaâ. Les grosses unités de production sont en effet détenues par des multinationales, comme c'est la cas de Sanofi Aventis à Casablanca. Le laboratoire européen détient deux filiales au Maroc (Sanofi Aventis Maroc et Maphar) qui gèrent une importante infrastructure industrielle. Serait-t-il question que cette situation change ? «Nous ne sommes absolument pas dans ce cas de figure», assure une source interne chez Sanofi Aventis Maroc. «Le maintien de l'activité industrielle au Maroc est inscrit dans la stratégie du groupe et il n'est pas question de la céder», assure notre source.