On a beau dire que le textile marocain est en voie de reprise, mais cette dernière peine à se profiler à l'horizon. C'est ce que confirment des sources concordantes au sein du secteur, depuis plusieurs semaines. En effet, bon nombre d'industriels assurent que les commandes des donneurs d'ordres européens n'ont pas encore repris. La baisse d'activité était sensible dans toutes les villes tout au long du premier trimestre de cette année. Néanmoins certains opérateurs commencent à noter un début de reprise durant ce deuxième trimestre. Il s'agit principalement de ceux de Tanger dont certains parlent de reprise de l'activité de sous-traitance. Mais dans les autres régions, les avis restent mitigés. Les plus optimistes ne parlent qu'un début de reprise qui demeure balbutiant. Ce qui montre que la crise bat encore son plein dans le secteur du textile. Certains opérateurs commencent à noter un début de reprise durant ce deuxième trimestre. Dans ce contexte, il y a lieu de s'interroger sur cette morosité qui se prolonge et dont l'issue n'est pas encore visible. Serait-ce lié aux problèmes qu'ont connus les grands mastodontes du secteur qui ont cessé leur activité ou ont été mis en redressement judiciaire ? Les experts sont unanimes à dire que ce n'est pas le cas. Les grandes structures ayant subi ces difficultés ont chacune des causes particulières qui ont conduit à leurs problèmes juridiques et financiers. En effet, la fermeture de Dewhirst à Tanger était attendue compte tenu des problèmes sociaux et industriels que connaissait l'usine. D'ailleurs, les autres sites de la société au Maroc n'ont pas été fermés. Dans le cas de Caulliez Maroc, la société a subi la détérioration de l'activité de la filature dont la compétitivité se réduit sensiblement au Maroc. Le cas le plus médiatisé est celui de Legler Maroc. Des annonces ont été faites indiquant une issue pour cette affaire après la prise de participation de CMKD. Mais des opérateurs du jean affirment qu'aucune action concrète n'est encore réalisée pour mettre fin à la procédure de redressement judiciaire que subit la société. La problématique du textile marocain est donc liée à ces défaillances structurelles auxquelles personnes n'arrive à trouver d'issue. Cette situation a incité certains membres de l'AMITH à militer pour des solutions nouvelles. La première concerne l'export et consiste à faire venir du tissu d'Europe pour le transformer au Maroc sous formes de collections de courte durée. Le Maroc est l'un des rares pays capables d'offrir une telle configuration profitant de sa proximité des marchés européens. Le cas de l'augmentation de la commande de Zara (qui est passé de 60 à 100 millions de pièces) est représentatif à ce niveau. Reproduire ce modèle avec d'autres donneurs d'ordres permettra d'accélérer la reprise notamment de l'activité à l'export. Pour relever ce défi, la composante logistique s'avère cruciale. Des opérateurs militent également pour ouvrir davantage le marché local à la production des textiliens marocains. Ces derniers ne couvrent actuellement que 10% de la demande marocaine. Le relèvement de cette part nécessite la collaboration des services douaniers, fiscaux et ceux de la CNSS, pour lutter contre la sous-facturation, les importations illégales et les ateliers clandestins. Reste à savoir si les interlocuteurs étatiques répondront à l'appel.