Les activistes espagnols pro-Polisario projettent de lancer une flottille vers le port de Laâyoune. Les ONG marocaines se préparent déjà à mener une contre-offensive en mobilisant à leur tour une flottille pour stopper en pleine mer les huit embarcations des pro-Polisario. Quelques jours après que l'incident des 14 Espagnols de «Saharactiones» fut clos, le lobby pro-Polisario des îles Canaries récidive. Ces derniers préparent une flottille destinée au port de Laayoune à l'instar de la flottille pour Gaza. Cet acte de provocation intervient alors que le Maroc et l'Espagne essaient de surmonter la crise née récemment autour des deux présides occupés de Sebta et Melillia suite aux brutalités policières contre des ressortissants marocains. Ce qui ne cache pas la vraie mission de l'initiative, envenimer les relations entre les deux pays. Selon l'agence officielle espagnole EFE «La flottille de l'indépendance, Mahfoud Ali Beiba,sera composée de personnes, entités, organisations et institutions solidaires avec le Polisario de différents endroits». Selon l'agence espagnole, l'acteur Willy Toledo et Isabelle Galeote, seront les porte-parole de l'opération. Pire encore, le groupe qui travaille pour la mise en place de cette initiative a déjà été mis en place à Gran Canarias. Selon des sources concordantes, plusieurs activistes du Polisario de l'intérieur collaborent depuis Laâyoune avec les organisateurs. La flottille va naviguer sous pavillon espagnol et les participants partiront de Puerto de la Luz à Gran Canaria. Il s'agit de 8 embarcations qui prendront le large vers le port de Laâyoune. Contacté par le Soir échos, Mohamed Reda Taoujni de l'Association le Sahara Marocain (ASM) a déclaré que les militants de cette association se sont réunis depuis l'annonce de l'opération espagnole avec les syndicats des pêcheurs et associations de propriétaires d'embarcations de pêche des régions d'Agadir, Laâyoune et Dakhla. «L'ASM prépare en collaboration avec d'autres associations, une expédition pour stopper en pleine mer les embarcations des provocateurs espagnols», a-t-il dit. Dans la même optique, l'Association Oued Noun des travailleurs marocains aux îles Canaries avait condamné dans un communiqué l'action illégale des 14 activistes Espagnols qui avaient tenté de manifester à Laâyoune le 28 août dernier, et a demandé aux autorités marocaines l'application stricte de la loi. Pour sa part, le gouvernement marocain «considère que cette manifestation était un acte ridicule, illicite et provocateur dans la mesure où ses auteurs ont violé le sentiment du peuple marocain», a déclaré Khalid Naciri porte-parole du gouvernement. Pour rappel, samedi 28 août, des activistes de l'association «SaharAcciones», qui épouse la thèse des séparatistes du Polisario, ont été arrêtés par la police à Laâyoune, avant d'être libérés le dimanche. Les 14 activistes avaient tenté quelque temps avant la rupture du jeûne de manifester «en levant des banderoles hostiles au Maroc et en faveur du Polisario». Selon une source locale, dans les secondes qui ont suivi, des citoyens et des militants associatifs qui n'ont pas caché leur colère avaient brutalisé les Espagnols. La police est intervenue à temps pour embarquer les 14 Espagnols vers le siège de la Sûreté nationale afin de les protéger des manifestants. D'autre part, la secrétaire à la Politique internationale et à la Coopération du Parti Socialiste espagnol (PSOE), Elena Valenciano, a été plus critique envers les manifestants espagnols en déclarant que «le Maroc avait interdit les manifestations parce-que les militants sont entrés avec un visa touriste». «Nous devons protéger les droits fondamentaux des Espagnols, mais nous devons aussi respecter la loi quand nous ne sommes pas dans notre pays. Comme les étrangers quand ils viennent en Espagne», a déclaré Valenciano qui va programmer une visite au Maroc dans les semaines qui viennent.