Mezouar ne dévoile pas les détails des propositions de son parti. Il se limite à en dévoiler trois principes fondamentaux. Il précise que le RNI n'a pas proposé de découpage régional. (Suite de la Une) Derrière la galette de pain basique que l'on achète à 1,2 DH dans les boulangeries et les épiceries, se cache une filière industrielle et commerciale gigantesque. Importateurs de céréales, stockistes, minotiers, distributeurs, grossistes… Des corps de métiers très compliqués avec des opérateurs très effrités et bien des magouilles interminables qui persistent depuis des décennies. Dans un secteur aussi étroitement lié à la sécurité alimentaire des citoyens, l'intervention de l'Etat est inévitable. Le ministère de l'Agriculture et l'Office national des céréales et légumineuses (ONICL) sont ceux qui autorisent les opérateurs à exercer, fixent les quotas d'importation, modifient les droits de douane, régulent les prix et contrôlent, tant bien que mal, les fraudes. …bref toute une armada de personnalités du monde des affaires qui ont volé la vedette aux cadres traditionnels du RNI, tels que Mohamed Aoujar ou El Maâti Benkaddour. Les ministres du parti étaient, bien sûr, tous là, même si Aziz Akhannouch est venu un peu en retard. Seul le ministre du Tourisme, Yassir Zenagui a manqué à l'appel. D'ailleurs, le président de séance, Jaâfar Heykel, leur a réservé une présentation digne d'une équipe de la NBA. À noter qu'il n'y avait pas que les stars du RNI. Leurs partenaires de l'UC étaient également présents avec à leur tête le maire de Casablanca, Mohamed Sajid. À voir tout ce beau monde, on croyait que Mezouar allait annoncer une proposition révolutionnaire par rapport à la régionalisation. Mezouar a certes pris la parole mais n'a rien annoncé. Il s'est limité à clarifier la vision de son parti par rapport à la régionalisation en indiquant que le principe de l'Etat-providence devrait être révisé et qu'il fallait sortir de l'approche de l'assistanat pour s'orienter vers une vision basée sur l'engagement. «Cette culture de l'assistanat est celle qui a amené des jeunes diplômes à se brûler devant le Parlement comptant uniquement sur le soutien de l'Etat central», précise le président du RNI. Mezouar a également insisté sur la nécessité d'intégrer les connexions internationales des régions frontalières dans l'établissement de leurs politiques de régionalisation. Mezouar a également parlé du « Maroc utile » et du « Maroc inutile » en évoquant la dynamique de développement initiée à l'échelle nationale. En détaillant la vision de son parti par rapport à la régionalisation, le président du RNI a tenu à préciser que son discours n'est pas destiné à demander à l'assistance d'intéger son parti. Les interventions qui ont suivi celle de Mezouar n'ont rien apporté de nouveau. À l'exception de celle de Chafik Benkirane, président de la région de Casablanca, qui a précisé que la superficie limitée de cette région pénalisait son développement économique en limitant l'ouverture de nouvelles zones d'activités économiques. Face à ces intervention presque vides, il a fallu attendre le débat pour qu'un journaliste demande à Mezouar de dévoiler les grandes lignes de la proposition du RNI et de l'UC adressée à la commission consultative sur la régionalisation. «Nous n'avons pas proposé de découpage régional», lance Mezouar d'emblée. Pour lui, le processus de la régionalisation ne devrait être ni rapide ni facile. Pour illustrer ses propos, il a donné l'exemple de l'Espagne ou ce processus a duré sept ans (de 1975 à 1982). «Notre proposition est axée autour de trois principes à savoir le rôle de la région en tant que moteur du développement socioéconomique, les moyens de financement de la région, et la valorisation des ressources humaines», poursuit-il. Mezouar a clôturé sa réponse en indiquant que son parti ne veut pas être un donneur de leçons. Les propositions formulées témoignent de son engagement pour faire aboutir le long processus de la régionalisation.