L'investissement dans l'agriculture dans les pays en développement ne passe pas uniquement par les acquisitions massives de terres. Le dernier rapport apporte des alternatives consistant en de nouvelles formes de partenariat entre les petits agriculteurs et les gros investisseurs. Le dernier rapport publié par l'Institut international pour l'environnement et le développement (IIED) apporte des alternatives consistant en de nouvelles formes de partenariat aussi bien pour les petits agriculteurs que pour les gros investisseurs. Une situation de plus en plus inquiétante d'autant plus que ces acquisitions de terre à grande échelle menacent sérieusement la vie de nombreux milliers de personnes vivant de l'agriculture familiale, trait caractéristique des pays dits en développement. Il en ressort ainsi que cette alternative permet d'«apporter des bénéfices aux petits agriculteurs et protéger leurs droits fonciers, tout en garantissant la rentabilité des entreprises». Les experts déclinent ce partenariat en six grands chapitres : agriculture sous contrat, contrats de gestion, fermage et métayage, joint ventures, coopératives fermières et liens amont-aval. Le choix de l'un de ces modèles de transactions alternatives est effectué selon les spécificités de chaque contexte. Le régime foncier local, les politiques, la culture, l'histoire et les considérations biophysiques et démographiques devraient être pris en compte. Et aboutir à un mode inclusif et équitable veut dire que les risques, récompenses, droits de propriété et prise de décisions doivent être partagés. «L'investissement agricole peut favoriser les pays en développement, mais les grandes acquisitions de terres comportent des risques élevés, car les populations perdent leur accès à la terre et aux ressources qu'elles ont exploitées des générations durant. Les investissements les plus prometteurs sont ceux qui soutiennent les petits exploitants locaux plutôt que les grandes plantations», commente Lorenzo Cotula, directeur de recherche à l'Institut international pour l'environnement et le développement. Sur ce chapitre, les initiateurs du rapport commandité par la FAO recommandent que le pouvoir de négociation des petits agriculteurs locaux devrait être renforcé. Pour y arriver, les gouvernements et les organismes de développement sont appelés vivement à contribuer à contrecarrer et empêcher les accaparement de terre. Cela ne veut pas dire omettre les relations des petits paysans même avec leur gouvernement. Par ailleurs, l'investissement agricole ne se limite pas aux frontières nationales d'un pays. Il peut prendre des dimensions internationales et c'est là justement où réside le grand profit que peutent tirer les investisseurs potentiels et les petits agriculteurs. «Le rapport montre divers moyens d'investir dans l'agriculture des pays en développement, y compris par des investissements de grande envergure et à l'échelle internationale, tout en optimisant les opportunités pour les petits agriculteurs. Cela aidera à évaluer et à concevoir des projets d'investissement agricole axés sur une meilleure sécurité alimentaire pour tous», explique Alexander Müller, sous-directeur général de la FAO.