Paul Kagame donné favori. Elu avec 95% des suffrages en 2003, le suspense n'est pas de mise. Les principaux rivaux écartés au profit de petits partis sans portée. Le Rwanda est un pays d'Afrique centrale, limitrophe au nord avec l'Ouganda, à l'est avec la Tanzanie, au sud avec le Burundi et à l'ouest avec la République démocratique du Congo. Sa capitale Kigali est située au centre du pays. Avec quelque onze millions d'habitants, le pays est resté dans l'anonymat des pays africains jusqu'au génocide de 1994. Structurée en une vingtaine de clans, la population du pays se compose d'éleveurs, les Tutsi, d'agriculteurs, les Hutu et d'artisans, les Twa. En 1994, le président rwandais est assassiné, le pays plonge dans le chaos et plus de 800.000 personnes seront massacrées. Le Pasteur Bizimungu est élu président la même année, mais déjà, le véritable homme fort du régime est le général major Paul Kagame, vice-président et ministre de la Défense.Bizimungu démissionne en 2000 et Kagame est élu dans la foulée. Deux ans plus tard, le pasteur est emprisonné. Paul Kagame sera ensuite l'artisan de la «reconstruction» du Rwanda, complètement détruit et vidé par le génocide. Mais en même temps il est l'un des principaux artisans du renversement de son homologue du Zaïre en 1997 , le président Mobutu Sese Seko, dont le pays est quatre-vingt dix fois plus grand que le Rwanda. Il est aussi l'un des artisans du chaos qui règne dans les grands lacs. Des proches de ses officiers racontent qu'au départ les Rwandais n'avaient pas l'intention de renverser Mobutu Sese Seko. Mais devant la faible résistance qu'ils ont rencontrée au Zaïre ils auraient décidé d'aller jusqu'à Kinshasa, entraînant l'Ouganda, qui ne voulait pas être en reste, et l'AFDL de Laurent-Désiré Kabila dans leur sillage, lors de la Première guerre du Congo. À la suite de l'instauration d'une nouvelle Constitution par référendum, Paul Kagame est réélu au suffrage universel le 25 août 2003. 7 ans plus tard, grand favori à sa propre succession, le président sortant, a assuré qu'il « quitterait le pouvoir sans hésitation » s'il n'était pas réélu. Loué pour sa vision économique et l'indéniable transformation sociale du Rwanda, critiqué pour ses penchants autoritaires, M. Kagame, 52 ans, candidat du puissant Front patriotique rwandais (FPR) aura à affronter plusieurs candidats aux moyens et aux chances fort limités. Que ce soit le vice-président du Sénat, Prosper Higiro, qui portera le drapeau du Parti libéral (PL) ou le vice-président de l'Assemblée nationale, Jean-Damascène Ntawukuriryayo désigné candidat du Parti social démocrate (PSD). La campagne, émaillée par quelques incidents plus ou moins graves a été placée sous le signe de l'unité. «la nouvelle politique au Rwanda n'est plus pour les Hutus, les Tutsis ou les Twas, ma politique est pour tous les Rwandais» a martelé le président-candidat qui a également insisté sur l'unité du pays, son cheval de bataille, l'éducation, la santé et la justice. Un peu plus de cinq millions de Rwandais étaient attendus aux urnes.