Des émissaires de l'ONU, actuellement en tournée dans plusieurs pays de la région africaine des Grands Lacs, étaient attendus vendredi en Ouganda pour présenter leur plan de paix pour cette zone à haut risque. La délégation onusienne devait présenter ce vendredi un projet de «zone-tampon militaire» visant à protéger les Etats limitrophes de la République démocratique du Congo. Projet auquel le Rwanda a déjà donné son accord. La proposition, également présentée jeudi à Luanda, avait tout suite été saluée par Kigali, principal rival de la RDC, et cible d'attaques de la part de groupes rebelles soutenus par Kinshasa en vue de renverser le régime rwandais. Le plan prévoit le déploiement de plusieurs forces le long des frontières de la RDC. Un contingent mixte rwando-congolais patrouillerait dans l'Est du pays pour protéger le Rwanda de toute attaque, tandis qu'une force ougando-congolaise serait déployée à la frontière entre la RDC et l'Ouganda. Enfin, un groupe comportant des soldats congolais et burundais serait placé le long de la frontière avec le Burundi. Tous ces contingents seraient en liaison avec la MONUC, la force de maintien de la paix de l'ONU mise en place l'année dernière dans l'Est de la RDC. De source diplomatique, on explique que le président congolais Joseph Kabila a accepté le plan, qui lui a été présenté par des représentants du conseil de sécurité de l'ONU cette semaine, et notamment le principe d'un déploiement sur son territoire de soldats étrangers. La guerre en RDC avait éclaté en 1998 quand l'Ouganda et le Rwanda avaient envahi le pays pour soutenir des groupes rebelles opposés au gouvernement de l'ancien président Laurent-Désiré Kabila. Les deux alliés rwandais et ougandais s'étaient ensuite brouillés, mais ont continué à soutenir des rebelles se disputant les richesses du sol congolais tandis que le Zimbabwe, l'Angola et la Namibie dépêchaient des troupes sur place pour aider le gouvernement de Kinshasa.