Après sa réussite à Souss-Massa-Drâa, le projet a été étendu en début de cette année à Marrakech-Tensfit-Al Haouz. Plus de 100 acteurs éducatifs ont été formés dans la région de Marrakech pour le lancement des projets d'établissement. Des formations sur le montage de projets, la planification stratégique et la gestion financière ont été également organisées. L'heure est au bilan du projet Participation de la communauté à la réforme de l'enseignement primaire, PACREP. Cette initiative visant la lutte contre l'abandon scolaire est le fruit d'un partenariat entre l'Académie régionale de l'éducation de Souss-Massa-Daraâ et l'ONG Near East Foundation NEF. Comme son nom l'indique, le projet vise à instaurer une approche participative durable pour l'amélioration de l'éducation en milieu rural et la lutte contre la déperdition scolaire. Il est composé de trois principaux axes. La prise de conscience à propos de l'importance de la scolarisation à travers la mobilisation de la communauté locale, et la mobilisation des sources de revenus et le développement des ressources humaines. Selon Abdelkhalek Aandam, directeur du PACREP, le projet a connu un franc succès au niveau de la région de Souss-Massa-Daraâ. «Le taux de maintien des enfants à l'école a atteint 75% pour les filles et 100% parmi les garçons. Le taux de généralisation de la scolarisation dans les zones visées a atteint 96% et jusqu'à 100% dans certains sites», affirme le directeur du projet. En début de cette année, le projet a été étendu à la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz. «La signature de la convention de partenariat entre la NEF et l'Académie régionale de l'éducation et de la formation a eu lieu en novembre 2007. Un atelier de démarrage du projet a été organisé en début de cette année avec la participation de 43 personnes», déclare le directeur du PACREP. Et d'ajouter : «27 membres d'associations des parents et tuteurs des élèves APTE, 44 membres des Associations de l'école de réussite AER et 34 professeurs ont été accompagnés dans la préparation des projets d'établissement». Le projet a appuyé également la mise en place de trois activités parascolaires en partenariat avec les APTE. Tous les acteurs éducatifs ont été impliqués pour réussir la réalisation du projet. Des réunions ont été ainsi tenues avec les délégués des provinces de Chichaoua et Essaouira pour l'accompagnement du projet. D'autres rencontres ont été organisées avec les directeurs des écoles ciblées par le projet, pour le suivi des projets d'établissement. Le PACREP vise aussi à mobiliser des ressources pour l'amélioration des conditions de scolarisation. Dans ce cadre, des réunions ont été organisées avec les APTE ayant porté des projets générateurs de revenus. «On a également présenté aux représentants des écoles relevant de la délégation de Chichawa le guide du fonds de contribution. Actuellement, trois projets seront financés par ce fonds dont le lancement effectif est prévu pour la prochaine rentrée scolaire», indique Abdelkhalek Aandam. Côté développement des ressources humaines de la région, le PACREP a assuré la formation de représentants des délégations, des inspecteurs, des directeurs des écoles et des membres des APTE dans la province de Chichaoua. Ils ont été initiés aux techniques du montage de projets, la planification stratégique et la gestion financière. L'introduction du PACREP dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz n'a pas été de tout repos. «Comme chaque projet, les difficultés existent. Dans le cadre du PACREP, les difficultés sont généralement la non disponibilité des directeurs des écoles vu la cadence des formations dans le cadre du programme d'urgence», indique le directeur du projet. Malgré le obstacles, l'action du PACREP continue. La prochaine rentrée scolaire s'annonce chargée. Selon le directeur du projet, elle sera marquée par la mise en place de trois projets d'établissement et de deux projets générateurs de revenus. Il ajouté qu'un séminaire national sur l'expérience du PACREP est également programmé. Le but est de présenter cette expérience réussie aux 16 académies régionales de l'éducation du Maroc. A noter que le PACREP accorde de l'importance au rôle de la femme pour la lutte contre la déperdition scolaire. «La femme joue un rôle central dans le domaine de l'éducation compte tenu de ses rapports plus étroits avec ses enfants. Ainsi, la scolarisation des enfants, particulièrement des filles, est tributaire de son implication dans toute action en ce sens», explique Abdelkhamek Aandam. «C'est pourquoi le PACREP a créé le concept de la femme leader. Celle-ci est choisie par les autres femmes du village. Elle participe à toutes les formations et sert de relais pour ventiler l'information et mobiliser les autres femmes autour de la scolarisation des enfants», ajoute le directeur du programme.