Le Grand prix d'Allemagne, dimanche à Hockenheim, a été le théâtre d'une drôle de passation de pouvoir entre Felipe Massa et Fernando Alonso. Retour sur cette 11e manche de la saison. La stratégie Ferrari. La manœuvre fait parler, beaucoup parler. Une phrase «Fernando est plus rapide que toi. Est-ce que tu peux me confirmer que tu as bien compris ce message ?» est à l'origine du scandale. Si Rob Smedley, ingénieur de course chez Ferrari, n'a pas clairement donné d'ordre, le caractère incitatif de son message ne fait aucun doute. La FIA ne s'y est d'ailleurs pas trompée, n'hésitant pas à convoquer le directeur et manager de la Scuderia. Premières sanctions : une amende de 100.000 dollars (environ 77.400 euros) et une nouvelle convocation, devant le Conseil mondial de l'automobile cette fois. Le règlement, lui, ne plaide pas en faveur de l'écurie italienne : les consignes d'équipe sont en effet strictement interdites depuis 2002. Outre la perte d'intérêt pour la course, ce genre de machinations, s'il venait à être prouvé, remet en cause les valeurs même de ce sport. Au niveau comptable, le double champion du monde espagnol fait la bonne opération en réduisant l'écart (34 points) avec Lewis Hamilton en tête du championnat du monde. Mais l'essentiel était ailleurs. «Je termine troisième et je pense que l'on peut en être fier. Nous avons donné notre maximum et je suis ravi d'être monté sur le podium», clame Sebastian Vettel (Red Bull) une fois la ligne d'arrivée franchie. S'il se satisfait de ce résultat devant son public, l'Allemand, parti en pole position, a toutefois raté son départ. Comme lors du dernier Grand prix, à Silverstone. Et comme en Grande-Bretagne, c'est en voulant trop serrer son poursuivant direct -Fernando Alonso dimanche- qu'il a laissé filer son avantage. Auteur de six poles depuis le début de la saison, le pilote Red Bull doit pourtant se contenter de deux succès (Grands prix de Malaisie et d'Europe) et d'une troisième place au général. Ex-aequo avec son «meilleur ennemi» Webber, seulement 6e sur la ligne.