D imanche au quarante-neuvième tour du Grand Prix d'Allemagne à Hockenheim, Felipe Massa s'exécute et se soumet aux directives de son écurie, en laissant passer son coéquipier, mieux classé au championnat du monde, l'Espagnol Fernando Alonso. Parti en troisième position sur la grille, le pilote Brésilien de la Scuderia avait parfaitement profité du mauvais départ de Sebastian Vettel qui voyait beaucoup plus en Fernando Alonso, son réel concurrent, pour s'échapper. Le Brésilien s'emparait alors, normalement de la tête devant son coéquipier et semblait s'envoler tranquille vers sa première victoire de la saison, une année jour pour jour après son accident lors des qualifications du Grand Prix de Hongrie, qui l'avait plongé dans le coma. L'Allemand suivait et souffrait en troisième position. Les choses n'allaient guère évoluer, en dépit des arrêts aux stands pour ravitaillement et autres changements de pneus. A quelque vingt tours, Alonso avait en vain tenté un passement. Massa, le lui déniait et continuait son bonhomme de chemin. L'Espagnol, s'énerve, et le fait savoir par radio. ''C'est ridicule''. Jusque-là, Massa mène sa barque le plus sportivement au bonheur du spectacle. Mais ce Grand Prix tournera à la dérision quand au quarante-neuvième tour, les oreillettes du Brésilien grésilleront ce message-radio émis par l'ingénieur de course de Ferrari, Rob Smedley : ''Fernando est plus rapide que toi. Est-ce que tu peux me confirmer que tu as bien compris ce message?». Massa ne répond pas mais s'exécute en équipier modèle. A la sortie d'un virage, il reste un peu plus longtemps en troisième le temps que l'Espagnol s'envole vers une victoire qu'il ne lui sera plus disputée. Le Brésilien prendra la seconde place devant l'Allemand Sebastien Vettel. Sur le podium, le visage fermé de Felipe qui contrastait avec le sourire ravi de son coéquipier en disait long. Pourtant, la FIA est claire quant aux consignes d'équipe. Elles sont tout simplement strictement interdites depuis presque une décennie. L'écurie Ferrari a déjà été mise à l'amende par le Conseil mondial de l'automobile, organe de la FIA, et devra se soulager de 100.000 dollars (environ 77.400 euros). Ferrari qui sera convoquée par cette même instance, devra en outre prouver que le message adressé à Massa n'était pas un ordre, et qu'il n'incitait pas à la tricherie. Il est fort improbable que la FIA puisse laisser passer ce fait qui en a fait pâtir, le temps du Grand Prix de Hockenheim , les valeurs et vertus de la Formule1. j.k