Cette résilience trouve son fondement dans «l'appui important que les partenaires extérieurs du Maroc ont continué à apporter à la place financière casablancaise malgré le contexte de crise». Beaucoup d'encre a coulé sur la résilience affichée par le marché boursier marocain face aux conséquences de la crise financière et économique internationale. Pourtant, la question qui se pose est de savoir si cette résilience est due à des facteurs internes inhérents à la solidité de notre système financier ou bien à d'autres facteurs externes. Selon la dernière lettre mensuelle du Centre marocain de conjoncture (CMC) qui évoque le dernier rapport de consultation du Fonds monétaire international, cette résilience trouve son fondement dans «l'appui important que les partenaires extérieurs du Maroc ont continué à apporter à la place financière casablancaise malgré le contexte de crise». Il faut dire que cet appui tient en gros à la stabilité de la participation étrangère à la bourse de Casablanca. Alors que sous d'autres cieux, un retrait massif des investissements directs étrangers a été enregistré affectant à la baisse la plupart de ses composantes de par le monde. Cette participation «stable» des investissements étrangers à la place casablancaise dont parlent les conjoncturistes et qui recouvre d'ailleurs un «caractère stratégique» s'est traduite par une baisse de 6,4% du montant étranger investi entre les deux années 2008 et 2009. Ainsi, ce montant est tombé de 155 milliards de dirhams à 145 milliards de dirhams sur la même période de référence. Et pour mesurer le poids des investissements étrangers dans la capitalisation boursière, il suffit de recourir au rapport de ces deux variables qui s'est fixé à 28,5%, soit une baisse de 0,5% comparativement à l'année 2008. «Ce léger recul ne reflète pas un désengagement des investisseurs étrangers de la place casablancaise selon le CDVM», note-t-on. Suivant une typologie de ces investissements étrangers, on relève les participations stratégiques et celles dans le flottant. Les premières revendiquent la quasi-totalité des IDE à la bourse, avec une prépondérance de 91,3%, soit 132,5 milliards de dirhams d'investissements en actions cotées. Rapportée à la capitalisation boursière, la part des participations stratégiques est tombée de 26,8% en 2008 à 26% en 2009. La ventilation par personnes morales ou physiques montre que les personnes morales étrangères continuent de représenter la quasi-totalité de l'investissent étranger en actions cotées, avec 99,1% du total. Par nationalité, les personnes morales françaises non résidentes s'adjugent 78,4% en 2009 contre 75,4% en 2008 du total de l'investissement des personnes morales étrangères. Quant aux Espagnols, les personnes morales non résidentes ont vu leur part passée de 7,7% en 2008 à 4,4% un an plus tard, soit un repli de 3,3%. S'agissant de la part volatile des capitaux étrangers, l'investissement étranger en actions cotées a connu une légère amélioration de 0,7 points de pourcentages passant de 8% en 2008 à 8,7% en 2009. «En pourcentage de la capitalisation boursière, cette part est restée quasiment stable pour s'établir à 2,5% à fin 2009 contre 2,3% un an auparavant», peut-on lire. Enfin, utile de le souligner, il faut savoir que les investissements étrangers à la place financière casablancaise incluent également la part des Marocains résidents à l'étranger. Bien que leur part dans le total de l'investissement étranger en actions cotées demeure insignifiant, puisqu'elle représente à peine 0,3% du total, n'empêche que leur investissement «continue d'augmenter». Ainsi, il s'est chiffré à 400 millions de dirhams en 2009 au lieu de 382 millions de dirhams un an plus tôt. Leur part dans le total des investissements des personnes physiques étrangères s'établit à plus de 70% contre 58% en 2008.