Vous ne savez pas où placer votre argent dans les prochains mois ? Les analystes d'Attijari Intermédiation vous conseillent les secteurs stratégiques que sont les télécoms, les banques et l'agroalimentaire ; les secteurs à fort potentiel de croissance, comme les mines, ou encore mieux les secteurs cumulant ces deux qualités : les BTP et l'immobilier. Et plus précisément parmi ces secteurs les actions de Sonasid, Holcim, Delta Holding et Lafarge pour le BTP. Celles d'Alliances et d'Addoha pour l'immobilier. Evidemment celles d'ATW et de BCP pour les banques. Les analystes recommandent enfin la Cosumar pour l'agroalimentaire et Managem pour les mines. Les spécialistes conseillent également d'investir davantage dans les actions que les obligations, ou encore que dans le marché immobilier, aucune hausse significative n'étant prévue pour ce dernier. Ainsi, le taux de rentabilité des obligations est de 4%. Pour les obligations, non seulement le capital reste entre les mains de l'investisseur, mais une croissance de leur valeur est à prévoir sur les 5 ans. Attijari Intermédiation a en effet présenté vendredi sa stratégie d'investissement pour la période 2010-2011. «L'objectif de cette communication est de donner de la visibilité aux investisseurs parce qu'il est difficile d'avoir de la visibilité à moyen terme. Les perspectives que nous présentons sont censées y remédier et ce, jusqu'au premier trimestre 2011» explique Taha Jaïdi, analyste financier senior à la direction analyse et recherche d'Attijariwafa bank. Les experts de la banque sont confiants et qualifient même leur vision du marché actions marocain pour la période de «retour de confiance». Explication des spécialistes : «Il ne faut pas se baser sur les seuls éléments fondamentaux. Il ne faut pas oublier les aspects qualitatifs et leurs impacts sur la performance» ajoute Adbelaziz Lahlou, qui a dirigé la recherche pour Attijari Intermediation. Ainsi «si 2009 a été l'année de l'hésitation par excellence, nous sommes convaincus que 2010-2011 seront celles de la reprise» précise Lahlou. Le MASI a en effet marqué le démarrage d'une phase haussière de fond qui devrait perdurer sur les prochains mois, avec une performance cumulée cible de 30% d'ici le premier trimestre 2011. Le «rallye haussier» qu'a connu le MASI sur les 5 premiers mois de l'année en cours (+17%) ne représenterait donc que le début d'une réaction positive durable. Pour les analystes du leader banquier marocain, certains signaux semblent confirmer l'entrée du marché dans une phase de hausse. Dans un premier temps, le franchissement à la hausse de la résistance significative des 11.800 points, observée lors de la phase précédente. Mais également la forte reprise des volumes (qui est un facteur primordial lors d'une phase haussière de fond), avec le franchissement historique des 300 millions de dirhams par jour. Enfin, l'écart entre l'indice et sa moyenne mobile à long terme à 30 semaines devient de plus en plus plausible, ce qui est une caractéristique inhérente aux phases haussières de fond. Malgré les performances de la place financière casablancaise, le niveau de valorisation reste élevé et peut constituer un facteur de blocage quant à l'investissement étranger. Les Anglais justifient en effet leur faible présence par la cherté et la petitesse du marché boursier marocain. Et notamment en comparaison avec d'autres pays en voie de développement comme l'Egypte par exemple. Ce à quoi les analystes de Attijari répondent que la structure du marché marocain n'a rien à voir avec les pays de la région. En effet, le marché est dominé à 63% par des investisseurs longtermistes, ce qui forme un «bouclier solide». De plus, le marché marocain est un des plus défensifs au monde. Il réagit peu que ce soit à la hausse ou à la baisse des fluctuations mondiales, ce qui en fait un «marché refuge», moins volatil et moins risqué. Enfin, la cherté est relative puisque quelques actions, qui sont particulièrement chères, pèsent lourdement sur les 88% restant du reste du marché. Les analystes justifient donc le niveau de valorisation et la cherté du marché et tablent même sur des possibilités de correction. Les conséquences de la fusion ONA/SNI En se retirant de la côte avant de fusionner, les deux entités royales ont eu un impact à court terme et à moyen terme. Les 11 milliards de dirhams qui ont été introduits dans le circuit ne correspondent en fait qu'à 50% du montant anticipé, ce qui entraîne une marge de progression en matière de liquidité beaucoup plus importante. En théorie l'opération concerne un montant maximal de 23 milliards de dirhams, dont 30 à 40% pourraient être effectivement réinjectés sur le marché, soit 7 à 9 milliards supplémentaires. Le groupe s'est également engagé à introduire en Bourse toutes ses entreprises arrivées à maturité, soit d'ici 2020-2025, ce qui correspond à environ une introduction par an, ce qui en plus de rassurer, va entraîner un effet de mimétisme sur le marché. Enfin, la distorsion entre la capitalisation du groupe (30% du marché) et sa contribution au PIB (8%) a été corrigée, entraînant un moins grand décalage et une plus grande représentativité de la bourse, à travers l'annulation de la double comptabilisation entre les filiales et leurs maisons-mères.