En réduisant le taux de l'Impôt sur les sociétés (IS) de 35 à 30 %, le marché devrait réaliser une économie d'impôt de 669 millions de dirhams. Mais, cette baisse de l'IS aura un impact négatif sur le secteur des ciments. Cette année, le marché devrait réaliser une économie d'impôt de 669 millions de dirhams. La croissance bénéficiaire devrait passer de 11,7 à 17,2 %, sous l'effet de la baisse de l'impôt sur les sociétés (IS), soit un gain de 5,5 points de croissance. C'est ce que viennent de dévoiler les analystes d'Attijari Intermédiation dans la lettre stratégique d'Attijariwafa bank du mois de juin. Cette baisse de l'IS de 35 à 30 % introduite par la loi de finances 2008 profitera le plus à Maroc Telecom. D'ailleurs, les cinq secteurs étudiés par ces analystes, hors cet opérateur télécoms, réaliseraient une économie d'impôt de seulement 63 millions de dirhams, avec une croissance bénéficiaire qui passerait de 12 à 13,7%, soit 1,7 point seulement. En plus du secteur des télécommunications, cette Lettre stratégique s'est penchée sur la distribution auto, l'agroalimentaire, les mines et le ciment. Et c'est ce dernier domaine qui devrait accuser une baisse de sa croissance bénéficiaire, suite à cette baisse de l'IS. La croissance dans le secteur du ciment passera de 12,5 à 10,6 %. «Le secteur cimentier est en pleine période d'investissement. Avec les nouvelles mesures fiscales, ce dernier a perdu la possibilité de déduire les reprises sur provisions pour investissement (PPI) du résultat imposable. À cet effet, les nouvelles mesures fiscales devraient avoir un impact négatif pour les sociétés qui constataient jusqu'à présent des montants importants en termes de PPI», expliquent les analystes d'Attijari Intermédiation. Ainsi, et hors Holcim, l'IS du secteur devrait passer en moyenne de 25,2 à 26,4% en 2008, soit une hausse de 1,2 point. En réduisant le taux de l'IS, la loi de Finances a introduit également une mesure de substitution de la réduction de 50% au titre de l'IS par un taux fixe de 17,5% pour les entreprises exportatrices ainsi que les entreprises minières. La loi de Finances a instauré la règle de non-déductibilité des reprises sur les PPI. «En effet, l'IS de 30% reste moins intéressant que la suppression des reprises sur PPI, particulièrement pour les sociétés qui sont en période d'investissement, telles que celles du secteur cimentier», ajoutent-ils. Pour l'agroalimentaire, la Lettre stratégique d'Attijariwafa bank s'attend à une croissance bénéficiaire de 4,6 points, passant de 7,3 à 11,9%. L'impact de la baisse de l'IS demeure limité puisque ce secteur a perdu la possibilité de déduire les reprises sur les PPI du résultat imposable, selon la même source. C'est ainsi que l'économie d'IS devrait avoisiner les 56 millions de dirhams dont 14 millions de dirhams pour Centrale Laitière, 21 millions de dirhams pour Brasserie du Maroc et 21 millions de dirhams pour Cosumar. Sur la même tendance haussière, le secteur de la distribution Auto devrait enregistrer une croissance bénéficiaire de 8,3 points, passant de 22,5 % à 30,8%. Ce qui lui permettrait de réaliser une économie d'IS d'environ 47 millions de dirhams. Pour les mines, cette baisse de l'IS n'aura aucun impact sur ce secteur : «la croissance bénéficiaire demeure neutre pour le secteur minier, le résultat net de Managem devrait rester inchangé» (Voir graphiques). Pour les analystes d'Attijari Intermédiation, et en dépit d'un taux d'IS ramené à 30%, le Maroc aurait toujours un des taux des plus élevés au monde, en particulier si on le compare à ses concurrents directs tels que les pays de l'Est, avec une moyenne de 16%.