Tenue de la 16e session ordinaire du conseil national du commerce extérieur. Parler du commerce extérieur du Maroc, c'est parler d'un des piliers de l'économie qui pâtit d'un déficit structurel à un moment où la mondialisation dicte des lois sans pitié. Combler cette lacune semble donc être la priorité des priorités tout en sachant que la hausse des importations est en net déphasage avec celle des exportations. À l'occasion de la tenue de la 16e Session ordinaire du Conseil national du commerce extérieur(CNCE), mardi, à Casablanca, Mohammed Benayad, secrétaire général du CNCE, en présentant le rapport annuel sur les échanges extérieurs, a souligné que la résorption du déficit de la balance commerciale réside dans «la limitation des importations» Au delà d'une telle proposition, il faut savoir que la hausse des importations pour une économie, en général, peut être conçue comme un signe de bonne santé. La question qui se pose donc sur quels segments faut-il agir précisément pour réduire ou limiter ces importations. Surtout lorsqu'on sait que plus de la moitié des achats du Maroc en provenance de l'étranger sont accaparés par les demis-produits et biens d'équipement, en lien avec les grands chantiers d'infrastructure lancés par le gouvernement. Plus encore, les produits pétroliers et dérivés absorbent prés de 20%. Khalida Azbane, directrice générale des laboratoires Azbane ne partage pas la recommandation de Benayad. D'après elle, la machine ne peut pas tourner sans importations. Dans sa brève intervention, elle met le doigt sur une des questions les plus sensibles ayant trait aux taxes et droits de douane appliqués aux importations des intrants. «Il est inconcevable de taxer les importations des matières premières et en même temps exonérer les produits finis», déplore-t-elle. Toujours est-il que les freins à l'export ne sont plus à démontrer. Selon Mohamed Chafiki, directeur des études et des prévisions financières au ministère de l'Economie et des finances, l'offre exportable marocaine demeure peu diversifiée. Ce dernier a mis l'accent sur un certain nombre de contraintes comme la forte concentration géographique, le faible contenu en technologie, la faible valeur ajoutée et la spécialisation dans les segments les moins dynamiques du commerce mondial. D'où la grande importance qui devrait être accordée à l'industrialisation. Il a été expliqué que le déficit enregistré au niveau des secteurs échangeables devait être résorbé. «Il faut travailler sur ce terrain. Sinon on ne pourra jamais réduire le défit commercial», précise Benayad. À noter qu'à la fin de2009, la balance courante a enregistré un déficit de 5,5%. Dans le même contexte, la question du taux de change a été également soulevée. Chafiki a expliqué que la parité euro-dollar exerce un impact sérieux sur l'évolution de nos échanges extérieurs. Il a rappelé que la dernière hausse du dollars s'est impactée négativement sur les dépenses de la Caisse de compensation. Un impact exprimé par une hausse de 6 milliards de dirhams. Par ailleurs, la création de l'Observatoire du commerce extérieur a dominé les travaux du CNCE. Comme on l' a annoncé dans une de nos éditions précédentes(cf le Soir échos), «Le CNCE sera transformé en observatoire tout en gardant les même statuts juridiques actuels» a-t-il souligné. C'est la fruit d'un partenariat public-privé. Enfin lors de cette session il a été déclaré que de nouvelles commissions seront instituées. Il s'agit des commissions «Evolution comparée mensuelle des échanges extérieurs» ; «Appréciation du cadre réglementaire et procédural national en référence aux meilleures pratiques» ; «Appréciation de l'effort commercial au regard de la politique de promotion des exportations» ; «Appréciation des plans sectoriels au regard des performances du commerce extérieur» et «Appréciation de la compétitivité nationale au regard des coûts de production et du cadre incitatif à travers des benchmarks pertinents».