Veolia Environnement s'exprime, enfin, ouvertement sur la grave problématique de l'assainissement dans les provinces du Nord où elle gère les réseaux vitaux (eaux, électricité et assainissement). Le gestionnaire délégué a fourni des explications au Soir échos en marge de la présentation du procédé novateur que le groupe Veolia a développé avec le groupe Renault pour faire de l'usine de ce dernier à Tanger une unité à zéro rejet et zéro émission de carbonne. Une telle avancée technologique n'intéresse en rien les habitants du Nord puisque sans impact sur leur quotidien. Ils veulent que Veolia installe les procédés basiques de nettoiement des eaux usées dans leur ville et leurs plages pour que beaucoup d'entre eux ne soient plus obligés de supporter la puanteur des canalisations et la remontée les eaux usées dès qu'il y a un peu plus de pluie que d'habitude. Des sites comme Marina Smir, Kabila et autres sont épargnés. Selon Olivier Deitsch, le patron de Veolia Environnement Maroc, le problème est réglé au niveau de Tanger. La station d'épuration est opérationnelle depuis plusieurs mois. Les eaux rejetées dans les oueds qui déversent dans la baie de Tanger ne sont pas polluées, toujours selon le top management de Veolia. Pourquoi donc ces oueds gardent-ils leur couleur noirâtre et leur odeur insupportable ? Explication du gestionnaire délégué : le fond des deux oueds qui déversent dans la baie est tellement pollué que ces derniers gardent leur ancien aspect. Pour pallier ce problème, la solution que prône Veolia est de couvrir le fond de ces courants d'eau d'une couche de béton. Pour ce faire, un budget doit être consacré à l'opération par les autorités de la ville. Ce qui est en cours, selon le management de Veolia. En attendant, les promoteurs immobiliers peuvent bien construire les villas et les appartements les plus luxueux. Et tant pis si ces demeures, dont les prix se comptent en millions de dirhams, baignent dans une atmosphère nauséabonde ! Venons-en à Tétouan où le problème est plus grave. L'oued où sont déversées toutes les eaux usées de la ville suit tranquillement son cours en plein centre de la cité historique et à proximité de ses grandes artères. Et ce n'est pas tout. Les habitants du quartier Cuelma sont obligés de traverser l'oued en question à la nage dès que les pluies dépassent leur moyenne annuelle, comme cela a été le cas ces trois dernières années. Parfois, ces eaux usées envahissent même les demeures du quartier. Là non plus, pas d'investissement visible pour remédier à ces problèmes. Mais le PDG de Veolia Maroc assure que les projets nécessaires pour remédier à la situation sont déjà lancés. Et que l'ensemble de ces problèmes sera réglé à l'horizon 2011. La question est de savoir comment se décline cette solution qui remédiera à une problématique vieille de plusieurs dizaines d'années. Une question qui reste jusqu'à maintenant sans réponse. Outre Tanger et Tétouan, les plages de Tamouda Bay, aussi merveilleuses qu'elles soient, reçoivent chaque jour des courants entiers d'eaux usées qui se déversent directement dans leurs sables et leurs eaux, sans aucun traitement. C'est la cas à M'diq, Rufiyyine et bien d'autres sites naturels que les eaux usées détruisent chaque jour. Toutefois des sites comme Marina Smir, Kabila et autres sont épargnés.