Pour la grande fierté d'Attijariwafa bank et de son patron Mohamed El Kettani, le premier Forum Afrique Développement s'est clôturé vendredi dernier sur une note largement positive. Pas moins de 11 pays africains ont participé à cette première édition. Et si les rencontres B to B, organisées tout au long de l'événement, se sont distinguées par une forte effervescence, les panels et les débats qui s'ensuivirent n'ont pas non plus démérité. Au fil des deux journées, les interventions des spécialistes ont donné lieu à plusieurs recommandations. Politique volontariste Au niveau du premier panel, dédié à la logistique, l'accent a été mis sur la nécessité d'une politique plus volontariste de développement du transport dans la région. Une politique qui va de pair avec une réduction des coûts des transports maritimes, couplée à des plateformes logistiques ainsi qu'à un arrière-pays mieux aménagé, dont des infrastructures terrestres de qualité entre les différents Etats. En outre, le volet douanier n'a pas été négligé, puisqu'il a été communément admis que le développement du dédouanement électronique total peut également constituer un excellent facteur de compétitivité. S'agissant du second panel, concernant le cadre réglementaire et la protection des investissements, il a également été des plus prolifiques en matière de recommandations. À cet égard, El Aïd Mahsoussi, secrétaire général du ministère du Commerce extérieur, a insisté sur l'accélération de la signature de l'accord-cadre entre les pays de l'UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Un appel réitéré par Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères, intervenu lors de la clôture de l'événement. El Mahsoussi a également mis en exergue la pertinence d'entamer des prospections pour établir un accord avec les pays de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale), «sans oublier la promotion d'un certain nombre d'initiatives opérationnelles, telle la caravane de l'export organisée en décembre 2009, et dont le succès a conduit à l'organisation d'une seconde édition vers l'Afrique centrale, qui démarre en mai». Le secrétaire général a également prôné une simplification des procédures à travers leur clarification et leur simplification, et ce de manière à rendre le coût des transactions raisonnables. Sans oublier la multiplication des contacts entre hommes d'affaires. Quant au panel sur le financement des infrastructures et des échanges commerciaux, modéré avec brio par Karim El Aynaoui, directeur des études et des relations internationales à Bank Al-Maghrib, les principales recommandations qui en ont découlé ont porté sur l'accentuation du rôle du secteur privé dans le financement à travers les banques locales, internationales et les fonds d'investissement. Les intervenants se sont également prononcés en faveur de la canalisation de davantage d'épargne domestique dans les différents pays africains, ainsi qu'un appui financier plus conséquent pour les PME-PMI. Le succès au rendez-vous pour les B to B Outre les différents panels programmés sur deux jours, plus de 600 opérateurs sur les quelque 900 présents se sont donné rendez-vous à l'espace B to B, et ce en l'espace de trois heures seulement. Et les businessmen en redemandaient, puisque pendant l'après-midi de la première journée, le secrétariat des B to B avait enregistré 200 demandes de rencontres additionnelles, alors que 200 rendez-vous étaient déjà préprogrammés pour la seconde journée du vendredi. C'est dire l'engouement suscité par l'événement. Parmi les neuf secteurs représentés, quatre ont connu la plus grande affluence, à savoir la logistique et le transport, l'agrobusiness, l'agro-industrie, les bâtiments et travaux publics, ainsi que les industries métallurgiques, mécaniques et électriques. «Les autres secteurs ont attiré un peu moins de monde, mais cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas été sollicités. Tous les stands étaient occupés, et les rencontres entres businessmen ont été un succès total», clame-t-on au sein d'AWB. Fathallah Sijilmass : Directeur de l'Agence nationale de développement des investissements «Il faudrait aborder le concept d'accord de libre-échange avec une nouvelle approche. Lorsqu'on veut conclure un ALE, il faudrait davantage parler d'accord de partenariat économique et d'organisation de l'environnement des affaires. Les accords permettent d'offrir un environnement juridique visible et prévisible. Par ailleurs, il ne faut pas faire l'erreur de penser que conclure un partenariat économique va permettre de résoudre tous les problèmes qui se posent. Il faudrait déjà renforcer les dispositions existantes au niveau du cadre réglementaire». Taïeb Fassi Fihri : Ministre des Affaires étrangères «Il est important pour nous de nous prendre en charge. Il faut que nos économises s'intègrent davantage. Aujourd'hui, l'Asie du Sud-est reçoit huit fois l'investissement destiné aux pays d'Afrique subsaharienne.Il y a 50 ans, la tendance était inverse. Durant les dix dernières années,400 protocoles et accords gouvernementaux ont été signés. J'appelle à la conclusion rapide de l'accord préférentiel avec l'UEMOA et la CEMAC. C'est grâce à ces accords que les investissements pourront progresser. J'en appelle également au patronat et à la communauté d'affaires, puisque c'est à eux de faire pression sur nos gouvernements. Et aussi pour que la logique régionale prévale sur la logique nationale».