Les Américains n'ont pas raté l'occasion de la tenue de la 5e édition du SIAM pour «faire du business». Cette fois, il s'agissait de montrer aux agriculteurs marocains les «opportunités d'exportation des produits agroalimentaires» vers le marché des Etats-Unis, auxquels le Maroc est lié par un accord de libre-échange. Une table ronde a été tenue mercredi pour l'occasion à l'initiative de l'USAID (Agence américaine pour le développement international), animée par des experts américains et marocains. Les interventions ont porté sur des thèmes relatifs aux opportunités et défis du marché américain avec une présentation d'expériences de produits ayant réussi à percer ce marché à «haut potentiel». L'expert rattaché à l'ambassade US à Rabat s'est basé sur l'expérience des pays tels que le Chili, la Jordanie, la Tunisie et la Thaïlande, qui ont pu s'adapter aux besoins du marché US et satisfaire les goûts de ses consommateurs, en basant leurs stratégies commerciales sur certains produits cibles. «Les entreprises marocaines ont tout intérêt à innover pour se tailler une place», précise l'expert, qui a surtout insisté sur le fait que le consommateur est «très sensible» à l'origine du produit, à son goût, à sa couleur... L'expert a aussi appelé les exportateurs marocains à investir massivement dans la promotion et la publicité. Pour Abir Lemseffer, directrice de la Stratégie auprès du ministère de l'Agriculture et des pêches maritimes, deux grandes réalisations ont eu lieu dans le secteur en 2009, qui devraient profiter aux exportateurs agricoles. D'abord, l'accord agricole, paraphé, avec l'Union européenne et ensuite l'accréditation obtenue par la région Souss-Massa-Drâa pour exporter aux Etats-Unis. Sur ce dernier volet, un énorme travail de communication doit être initié au profit des exportateurs pour les aider à s'ouvrir sur ce marché. Selon elle, les partenaires logistiques internationaux sont prêts à ouvrir des lignes vers les USA. «Mais cela suppose que les opérateurs doivent disposer d'une vision claire en termes d'exportations», souligne Lemseffer. Cette visibilité devrait aussi être dépoussiérée au niveau des capacités de production. Les produits agricoles marocains ont en effet toujours été lésés sur le marché US. «On dit que le Maroc n'a pas assez de volume pour approvisionner ce marché», soutient-elle. L'objectif du département de tutelle est d'augmenter les capacités de production pour atteindre la taille critique pour exporter aux USA. Un fonds américain pour l'eau Dans l'avenir, l'aide des Etats-Unis au développement du Maroc se focalisera fortement sur le secteur agricole. Si le programme MCC (Millenium Challenge Corporation) est centré sur l'amélioration de la productivité dans le secteur agricole, l'USAID (Agence américaine pour le développement international) lui, soutiendra les politiques agricoles pour le développement de secteurs niches. Ainsi, à l'horizon 2013, le volet «eau» occupera une bonne partie de la nouvelle stratégie d'assistance de l'Usaid. Il s'agira d'appuyer l'utilisation optimale des ressources en eau afin d'accroître la productivité, la compétitivité et l'emploi dans le secteur agricole. Ainsi, dans le cadre de son programme «Compétitivité économique du Maroc» (MEC, lancé récemment), avec un budget de 40 millions de dollars, l'Usaid apportera son soutien aux plans de gestion de l'eau et de développement agricole du gouvernement marocain. Objectif : promouvoir une utilisation plus efficiente de l'eau (gestion intégrée des ressources, réutilisation deseaux usées, le financement de l'irrigation...). À terme, le MEC mettra en place des systèmes informatisés de gestion dans les agences de bassin et les ORMVA (offices régionaux de mise en valeur agricole).